Aux États-Unis, tout le monde a un emploi, mais personne ne gagne d’argent

Express business – 04/03/2016 – Audrey Duperron – 
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United States Government Work
L’économie américaine bénéficie d’une forte relance, et 195.000 emplois ont encore été créés en février, et 151.000 en janvier. Le taux de chômage s’établit à 4,9%, un pourcentage proche des 4,4% que le pays connaissait avant la crise en 2007. Mais il faut cependant rester prudent avec ces chiffres: en effet, ils ne prennent pas en compte le sous-emploi, ni les personnes travaillant à temps partiel pour des raisons économiques, rappelle le Financial Times.
L’indicateur U6, qui prend en compte les personnes qui auraient souhaité travailler mais ont renoncé à chercher un emploi, ainsi que les personnes travaillant à temps partiel pour des raisons économiques, en les comptant comme des chômeurs, s’établissait à 9,9% au mois de janvier de cette année, 2% en dessous de son niveau d’avant crise en 2006. 

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“J’aime les peu qualifiés”
Le mois dernier, après avoir remporté la primaire du Nevada, Donald Trump, le magnat de l’immobilier candidat républicain pour les élections présidentielles américaines s’est exclamé, à la grande surprise du pays : “I love the poorly educated”, ce qui peut se traduire par : “J’adore les personnes peu qualifiées”. Mais il avait une bonne raison, explique le Financial Times: les sondages montrent que les électeurs républicains avec un diplôme d’enseignement secondaire ou moins ont une bonne opinion de Trump.
Or, ces personnes sont bien plus susceptible de tomber au chômage que celles qui ont un diplôme d’études supérieures. En janvier, le taux de chômage des personnes qui n’avaient pas fini leurs études secondaires était de 8,6%, contre 2,6% pour celles qui détenaient un diplôme universitaire.
Chômeurs de longue durée
190Le chômage de longue durée a peu progressé au cours des sept derniers mois. Au plus fort de la crise financière en 2010, 6,8 millions d’Américains étaient au chômage depuis plus de 27 semaines. En janvier de cette année, il n’étaient plus que 2,1 millions. Leur nombre a fortement diminué au cours des six dernières années, mais il stagne à près de 2 millions depuis le mois de juin 2015, sans que l’on sache pourquoi. Les chômeurs de longue durée représentent encore plus d’un quart de l’ensemble des chômeurs des États-Unis, et ils sont encore un million de plus qu’avant la crise.
Les revenus des familles
Enfin, les revenus des familles n’ont guère progressé en deux décennies, observe le journal. Avec la crise, les salaires ont baissé, et ils mettent du temps à remonter, avec un taux de croissance de 2,5% en 2015.
De plus, beaucoup de familles américaines sont encore plus pauvres qu’elles ne l’étaient avant la crise. Une famille moyenne américaine gagnait environ 53.000 dollars par an en 2014 (corrigé de l’inflation). C’est plus ou moins l’équivalent du revenu médian des foyers américains de 1996.
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