Arnaque témoignage : Gare à la panne bulgare sur les bords de route

La Nouvelle République 18/03/2016

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Dans la main de Jérôme : le billet dit « bulgare » et la chevalière soi-disant en or.
Après avoir retiré de l’argent pour dépanner une famille, Jérôme pensait avoir obtenu une compensation financière en monnaie bulgare. Il en est tout autre.
Jérôme se souviendra longtemps de cette soirée. Dimanche soir, alors qu’il rentre en voiture à Bourges (Cher), il est interpellé par un homme, sur le bas-côté de la route à la sortie de Lamotte-Beuvron.
Il était très insistant, me faisait de grands gestes de la main pour m’inciter à m’arrêter. »
Pensant à quelque chose de grave, le jeune étudiant en sport de 21 ans stoppe son véhicule. L’homme en détresse traverse la route où sa berline allemande est garée avec femme et enfant à bord.
Il m’explique arriver d’Italie, être en panne d’essence et me demande de l’aide pour pouvoir rejoindre au plus vite Strasbourg où doivent se dérouler les obsèques de son beau-père. »
«  Il avait réponse à tout  »
Problème :  Sa carte bancaire bulgare ne passe pas en France et, en ce dimanche, les caisses des stations-service sont fermées. »
Jérôme lui indique la station essence la plus proche, à Intermarché, et lui propose de le dépanner d’une dizaine d’euros d’essence.
L’homme se montre insistant, faisant lui-même le plein d’essence et finit par monter dans la voiture de Jérôme.
Là, je me suis dit que ça ne sentait pas bon. »
Pour le convaincre de sa bonne foi dans le remboursement à venir, l’homme habillé d’un costume chic et d’un foulard montre à Jérôme quatre billets de 1.000 levs bulgares et une chevalière dite en or. Sur son smartphone, l’étudiant consulte le taux de change :
Cela correspondait à 500 euros ! Je me suis dit que c’était disproportionné, mais l’homme assurait être riche, il présentait bien, je le pensais sincère. »
Le Bulgare réclame ensuite 200 € « pour payer l’hôtel et les péages jusqu’à Strasbourg. » Jérôme, avec son petit budget d’étudiant, lui explique qu’il n’a pas l’argent et qu’au mieux, il pourra lui donner 50 euros. Finalement, pour rendre service et avec les potentiels billets en tête, il se laisse convaincre et retire 150 euros.
Il m’a expliqué que je pourrais faire le change dès le lendemain à la Banque de France d’Orléans. Il avait réponse à tout. »
Après le départ de la famille, Jérôme constate que le billet est en réalité hongrois. « Je refais la conversion en forints. Cela correspond à 3,23  € ! » Il vient de se faire arnaquer.
Avec du recul, je me dis que le procédé est rodé : il alpague les gens près d’un parking, ne s’éloigne jamais, présente bien, n’est jamais insistant, mais très convaincant. Je me moque des gens qui se font avoir. Et là, c’est moi qui ne me suis pas méfié. Je pensais rendre service… La bague doit être en toc, je me suis renseigné sur Internet sur ce type d’arnaque, c’est courant. Par curiosité, je vais aller voir un bijoutier pour en connaître la valeur. »
Quant au billet, « je vais le garder pour bien me rappeler de cette erreur. »
Audrey Capitaine  Loir-et-Cher – Lamotte-Beuvron –

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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