Espagne : impasse politique, des législatives se profilent

Le Monde 08/04/2016

Les négociateurs du Parti socialiste ouvrier espagnol, de Ciudadanos et de Podemos se sont rencontrés le 7 avril pour tenter de former un gouvernement, sans succès. Francisco Seco / AP

Aucun progrès n’a été fait jeudi en Espagne. La perspective d’un accord de coalition entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le parti de gauche radical Podemos et les centristes de Ciudadanos semble de plus en plus hors de portée.

« Je pense que nous pouvons conclure que les différences entre Ciudadanos et Podemos sont trop importantes pour conduire à un accord », a déclaré Jose Manuel Villegas, le vice-secrétaire général de la formation centriste, lors d’une conférence de presse. Podemos n’a fait aucun commentaire à l’issue d’une réunion qui a duré près de deux heures et demie, renvoyant à une déclaration annoncée pour vendredi. De son côté, le PSOE a promis de poursuivre ses efforts. « Nous pensons qu’un accord est toujours possible et que nous pourrons éviter une élection [anticipée] », a dit Antonio Hernando, porte-parole du PSOE.

Depuis les élections législatives du 20 décembre, qui ont marqué la fin du bipartisme dans le pays, aucune majorité n’a pu être formée au Parlement. Si les partis ne parviennent pas à s’entendre d’ici au 2 mai, le Parlement sera dissous et les Espagnols retourneront aux urnes. Mais les sondages indiquent que le Parlement issu de ces nouvelles élections serait tout aussi fragmenté. Rejetant les politiques draconiennes d’austérité, le chômage à plus de 20 % et les scandales de corruption, les électeurs avaient tourné le dos aux deux grands partis, les conservateurs du Parti populaire (PP) et les socialistes du PSOE. Le scrutin avait accordé la troisième et la quatrième place aux nouvelles formations Podemos et Ciudadanos, laissant une Chambre divisée.