Insolite – Ces étonnants projets pharaoniques qui sont tombés aux oubliettes

La Nouvelle République 07/04/2016

Farfelus, voire un peu dingos, plusieurs projets souvent sortis des cartons au moment des élections municipales sont tombés à l’eau, dans la Loire ou dans le Cher. Opération repêchage.

Les projets étonnants, voire un peu fous, poussent sur leur terrain de prédilection, les programmes électoraux. Bâtisseurs pendant respectivement 36 ans et 19 ans, les maires Jean Royer et Jean Germain ont eu de bonnes idées mais aussi… de moins bonnes.

> Le vaisseau fantôme. En 1978, le Turone, bateau restaurant amarré quai du Portillon à Saint-Cyr-sur-Loire a fait naufrage, victime de ses fissures causées par de petits morceaux flottants de bois. Un autre bateau restaurant devait ouvrir, mais il n’est pas venu.
> Recouvrir les quais de la gare. Avant la construction du centre des congrès Vinci au début des années 1990, Jean Royer avait réfléchi à un projet encore plus près de la gare : au-dessus des voies ferrées, derrière la belle façade de Victor Laloux. Finalement, la situation sur le boulevard a été privilégiée avec le choix du grand architecte Jean Nouvel. Avec sa belle ligne élancée, sa « casquette Playmobil » comme l’appellent certains Tourangeaux, résiste très bien au temps. Mieux que ne l’aurait fait la couverture des lignes ferroviaires.
> Les deux tours. En 1967, Jean Royer avait imaginé en haut de la tranchée deux tours belvédères, identiques à celles du carrefour de Verdun, les plus hautes de la ville avec 22 étages. Jean Germain a aussi songé y installer une tour.

> La tour infernale à la gare. Une tour de 54 m de hauteur a aussi failli se dresser place de la gare. L’architecte était retenu, ainsi que le constructeur mais le changement de municipalité a été fatal au projet. Sept cents personnes s’étaient élevées contre cette implantation. Le commissaire-enquêteur avait reconnu l’existence d’une polémique.
> Un pont habité. A l’heure à laquelle il est question des crues de Loire et du Plan de prévention des risques d’inondation, le projet de pont habité semble surréaliste. Pourtant, en 2008, Jean Germain y pensait pour se réapproprier la Loire grâce au pont Napoléon. « Si rien n’est encore programmé ni prévu, c’est une solution que l’on étudie pour retisser un lien entre les deux rives du fleuve », disait-il. Ce projet a existé dans les cartons de l’Agence d’urbanisme de la cité ligérienne pour relier les rives sud et nord de la Loire en s’appuyant sur l’île Simon. Ce projet prévoyait d’abriter un musée des artistes et artisans de la Loire mais aussi des commerces et des habitations.
> Une télécabine sur la Loire. Dans sa campagne de 2014, Jean Germain a lancé l’idée d’une « liaison aérienne au niveau du pont de la Motte pour les piétons et les cyclistes. » Une façon de rattraper l’oubli d’un passage pour les deux roues ou les piétons lors de la construction du pont entre Tours et Fondettes. Coût estimé à l’époque : entre 8 et 10 M€. Le candidat Serge Babary avait estimé ce projet « fantaisiste ».
> Un téléphérique entre les gares. L’idéeétait sortie de chez les Verts : «  Relier par un téléphérique les gares de Tours et de Saint-Piere-des-Corps« et desservir par ce moyen les équipements de Rochepinard (stade de la vallée du Cher). » Pas sûr que ce projet visait à assister à la course de Nascar toujours décriée par les écologistes…
> L’autoroute recouverte ? Sur l’A 10, il s’est écrit beaucoup de choses y compris que sa partie tourangelle pourrait être recouverte. L’agglo et Vinci Autoroute ont lancé un concours international d’idées pour obtenir des scénarios innovants qui redynamisent les connexions entre Tours et Saint-Pierre-des-Corps tout en maintenant la fonctionnalité de l’autoroute. Cet appel à projets visait à définir des interventions douces et pas des opérations pharaoniques.

Raphaël Chambriard

Indre-et-Loire