Diesel et vieux principe de précaution…

Le Canard Enchaîné – 06/04/2016 – J.-L. P. –
Merci Claude Allègre ! En 1997, au terme de plusieurs années de travail, une quarantaine de chercheurs réunis par le CNRS pondent la première étude française d’envergure : 245 pages bien tassées sur l’impact sanitaire du diesel. Sujet dont le CNRS, à l’initiative du biologiste Pierre Tambourin, s’est autosaisi.
Leurs conclusions ne sont pas catégoriques, prudence scientifique oblige. Mais elles alertent sur le fait que les émissions de diesel sont susceptibles, à long terme, d’induire des cancers des voies respiratoires. « Le rapport impliquait que les véhicules diesel soient tous équipés de filtres », note aujourd’hui Pierre Tambourin. De quoi faire trembler l’industrie automobile française, spécialiste mondiale du diesel…
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En 2014, les nombreux pics de pollution atmosphérique ont conduit la Préfecture de Paris à instaurer le dispositif de circulation alternée
Aussitôt transmis au ministre de tutelle, Claude Allègre – alors patron de la recherche -, le rapport tombe aux oubliettes. Et la direction actuelle du CNRS ignorait même son existence. Ainsi, dix-neuf ans plus tard, quand le journaliste Stéphane Foucard, qui raconte son histoire dans Le Monde (2/4), lui en a demandé copie, l’organisme scientifique a mis près de cinq mois à le retrouver dans ses archives.
Enterrer le principe de précaution : une spécialité française…

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