Indre – Terres agricoles : les Chinois inquiètent

La Nouvelle République 15/04/2016
Dans notre édition du jeudi 4 février, nous évoquions les achats de terres agricoles effectués par des investisseurs chinois. L’information tourne en boucle depuis. Elle vient d’être reprise par nos confrères du Figaro.

ACTION FDSEA A CARREFOUR MARKET

Hervé Coupeau : « Ces transactions manquent de transparence ».
« Le mystère demeure sur la société Hongyang, à l’origine de ces opérations foncières, tant sur ses activités que ses intentions », souligne le quotidien national dans son édition en ligne. A en croire son site internet, il semblerait qu’elle était initialement spécialisée dans les équipements pour stations-service. « C’est un peu opaque », explique au Figaro Hervé Coupeau, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats exploitants agricoles) de l’Indre. « On sait que ces capitaux chinois viennent de Hong-Kong et que la structure qui gère ces fonds siège à Pékin mais on ne connaît pas les intentions réelles du groupe sur place. »

Un propriétaire qui loue ses terres à un exploitant agricole doit s'engager sur une longue durée.

« Si ces transactions foncières posent question, c’est avant tout parce qu’elles manquent cruellement de transparence », poursuivent nos confrères. Pour acquérir ces terres, le groupe chinois a utilisé une méthode étonnante et pourtant parfaitement légale. « Les investisseurs sont allés voir les exploitants qui tiennent une structure individuelle, leur ont demandé de se mettre en société agricole avant de racheter 98 % des parts sociales », détaille Hervé Coupeau. Une opération qui supprime toute obligation de droit de regard.
Surévaluation
Dans la pratique, les Safer (sociétés pour l’aménagement foncier rural), sont censées être informées de toute cession. Elles sont également prioritaires dans l’acquisition et la revente des terres agricoles. Mais dans le cas des terres agricoles de l’Indre, impossible pour elles de peser dans la transaction car le groupe chinois n’a pas acquis la totalité des parts.
Le rachat des terres berrichonnes s’est opéré à un prix bien supérieur à celui du marché : 15.000 € l’hectare contre environ 4.000 € en temps normal. Une surévaluation qui menace « la compétitivité de l’agriculture française ainsi que l’installation des jeunes agriculteurs », selon Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer. « L’autonomie alimentaire d’un pays est très importante. Or, si les terres sont détenues par des capitaux étrangers, c’est toute la production qui risque d’être exportée. »

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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