Le Monde 19/04/2016
C’est une proclamation solennelle en forme d’avertissement. Dimanche, le premier ministre israélien, ¨ a prévenu : « Il est temps que la communauté internationale reconnaisse la réalité ; il est temps qu’après cinquante ans elle reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne. » The Wall Street Journal
Sa déclaration s’inscrivait dans le cadre du conseil des ministres hebdomadaire qui se tenait sur ce territoire occupé – une première depuis sa conquête par les forces de l’Etat hébreu, en 1967. BBC
D’une superficie de 1 154 kilomètres carrés, le plateau syrien du Golan est tombé dans le giron israélien à la suite de la guerre dite « des Six Jours », conflit ayant opposé Israël à une coalition de trois pays arabes : l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. Il a ensuite été annexé de manière unilatérale en 1981, initiative qui, encore à ce jour, n’est pas reconnue par le droit international. The New York Times
Près de 25 000 Israéliens, répartis sur une trentaine de colonies, résident au côté de 20 000 Druzes (une minorité musulmane hétérodoxe) dans cette région très stratégique, que Damas – toujours officiellement en état de guerre avec Tel-Aviv – n’a pas renoncé à récupérer. The Los Angeles Times
Le vice-ministre des affaires étrangères syrien, Faisal Al-Mekdad, a d’ailleurs souligné que « la Syrie reprendr[ait] le Golan par tous les moyens nécessaires, y compris la force militaire ». i24news
L’ONU a déjà exhorté Israël à évacuer le Golan à maintes reprises, mais aucune de ses objurgations n’a jamais eu l’effet escompté.
En 2010, Benyamin Nétanyahou a mené en secret des pourparlers avec la Syrie prévoyant un éventuel retrait contre un accord de paix. A partir de 2011, cependant, sa position s’est durcie du fait des révoltes arabes et de la montée en puissance subséquente de l’organisation Etat islamique. The Financial Times
La posture intransigeante du chef du gouvernement ne doit rien au hasard : elle se veut une manière de rappeler aux Etats-Unis et à la Russie que le plateau du Golan ne saurait, quoi qu’il arrive, faire partie d’un éventuel règlement de la question syrienne, toujours au cœur d’âpres tractations à Genève. Ynetnews, The Times of Israel
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou (au centre), pose avec ses ministres avant le conseil des ministres hebdomadaire du dimanche 17 avril, qui, pour la première fois, se tenait sur le plateau du Golan. Sebastian Scheiner / AP