Nature – Loir-et Cher, Blois : Les jardins familiaux victimes de leur succès

La Nouvelle République 15/04/2016

JARDINS

A Blois, ça se bouscule au portillon des jardins familiaux : toutes les parcelles sont louées. Et les listes d’attente s’allongent.
Antonio Simoes, retraité, loue sa parcelle depuis quarante ans : « Je la rendrai quand je ne serai plus capable de venir », assure-t-il à Jacques Pontalier, président de l’ABJF.

JARDINS DE L'EPERON

 Habiter en centre-ville et avoir son petit potager à quelques rues : c’est ce que voulaient les ouvriers des chocolats Poulain, il y a maintenant plus d’un siècle, lorsque l’Association blésoise des jardins ouvriers mettait en place les jardins familiaux. Aujourd’hui, plus de quinze hectares de terrain cultivable sont ainsi répartis dans Blois et entretenus par les jardiniers amateurs.
Mais les jardins familiaux sont victimes de leur succès, à tel point qu’il est aujourd’hui compliqué de louer son lopin de terre. « Notre association loue environ 500 jardins, explique Jacques Pontalier, président de l’Association blésoise des jardins familiaux (ABJF), qui gère la quasi-totalité des terrains blésois, notamment au nord de la Loire. Mais actuellement, ils sont tous pris. Il y a 45 personnes sur liste d’attente, dont une qui cherche un jardin bien précis depuis 2014. »

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Exemple d’un potager bien entretenu, rue Etienne Baudet
Pas de durée limitée
Rencontré un matin en train de planter ses pommes de terre, Antonio Simoes est un jardinier de longue date sur sa parcelle de la rue Etienne-Baudet. « J’ai ce terrain depuis quarante ans et depuis que j’ai pris ma retraite, je viens tous les jours. » Autant dire qu’il n’est pas prêt de lâcher son pré carré. « Quand je ne serai plus capable de venir jardiner, je le rendrai sûrement. Mais pas avant. » De quoi allonger considérablement les délais d’attente.
En effet, Jacques Pontalier confirme que, bien souvent, les jardins sont loués pour de très longues périodes. « Il n’y a pas de durée limitée et la reconduction de la location est tacite. Il y a même des personnes âgées qui louent toujours une parcelle, mais il n’y a plus que les enfants ou les petits-enfants qui y viennent. »
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Pour cause, les tarifs de location sont plutôt avantageux : à l’ABJF, 83,50 € par an pour une parcelle de 300 à 400 m2. Et 40 € par an pour la même surface auprès de l’association Les Acacias, qui loue à la Ville 145 parcelles derrière le parc des expositions, en Vienne. « Chez nous aussi, tout est pris, précise Marc Blairon, président des Acacias. Mais le roulement est plus rapide : chaque année, entre 10 et 15 personnes s’en vont. »
Avec l’ABJF, cinq nouveaux terrains devraient accueillir des jardiniers prochainement, en Vienne ; quatre sont déjà réservés, le cinquième sera quant à lui destiné à recevoir un jardinier à mobilité réduite.
à suivre

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Non loin du parc des expositions, un groupe de 70 jardins avait été abandonné à la suite de dégradations trop récurrentes. Agglopolys avait alors fait l’acquisition du terrain, avec pour objectif de remettre en état un nouveau groupe de parcelles. Mais le projet n’a jamais été inscrit au budget. « Ce n’est pas abandonné, assure-t-on à l’Agglo. Mais c’est repoussé. »
Antonin Marot
Loir-et-Cher – Blois –

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A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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