Internet – Les Deux-Sèvres particulièrement touchés par les arnaques

La Nouvelle République 30/04/2016

Niort : alerte aux arnaques sur internet

Attention aux arnaques via Internet. Il est important si on règle sur la toile de veiller à bien utiliser des sites de paiement sécurisés. – (Photo archives NR, Sébastien Gaudard)

Avril a été un mois particulièrement dense en arnaques en tous genres via les réseaux en Deux-Sèvres. La dernière plainte date de ce samedi : 16.000 € escroqués. Plusieurs exemples et un appel à la vigilance émis par la police de Niort.

Les escroqueries sur internet ont été très florissantes en ce printemps 2016. Le commissariat de Niort a enregistré de nombreuses plaintes. Voici quelques exemples, en guise d’appel à la prudence lancé par le commissariat de Niort. Le dernier cas en date a fait l’objet d’une plainte ce samedi : 16.000 € perdus pour sa victime !

> Arnaques aux sentiments. Un Niortais d’une trentaine d’années a déposé plainte ce samedi auprès de la police de Niort. Il a perdu 16.000 € dans la bataille. Son histoire ? Classique, désormais sur les réseaux, hélas. Une femme le contacte via un site de rencontres (en l’occurrence Badoo sur cette affaire). En un mois, d’échanges en confidences, il va se faire happer par la mécanique : la belle a besoin d’argent pour soigner sa mère malade. La victime n’a même pas remarqué que lors des sessions vidéos en ligne avec l’escroc, les images étaient décalées, et pour cause, pillées sur internet. Bref, elle demande 16.000 € en coupons PCS, recharges que l’on peut se procurer chez les buralistes. Il s’agit juste d’en fournir les codes à son créditeur qui, généralement, va alimenter une carte fantôme à l’étranger.

> Un « mec » cher à adopter. Une autre arnaque aux sentiments. Cette fois via le site « AdopteUnMec.com ». Une Niortaise d’une trentaine d’années va faire une mauvaise rencontre sur les réseaux. Pourtant tout semble idyllique avec l’Apollon et une relation complice se noue rapidement sur la toile… au point d’échanger sur Skype. Mais là aussi, le bellâtre a pillé des sessions vidéos sur internet et la belle n’y voit que du feu. Il va finir par lui demander plusieurs mandats pour l’aider à soigner un membre de sa famille qui a des problèmes de reins. Au total, la victime va perdre 4.000 € et commencera à avoir de sérieux doutes devant l’instance de son  virtuel prétendant, quand il lui demandera… 23.000 €. Elle a déposé plainte avant. Trop tard pour les 4.000 € mais cela aurait pu être bien pire. « Certains vont même jusqu’à emprunter », confie Richard Tournier, chef de la Brigade de sûreté urbaine (BSU) au commissariat de Niort.

> Bon réflexe d’un buraliste. Un autre exemple d’arnaques aux sentiments sur Internet. Cette Niortaise d’une trentaine d’années accepte un « ami » inconnu sur Facebook. Très vite, une relation épistolaire se met en place sur internet, en février dernier. Quelques semaines passent, le temps de nouer une relation de confiance, de complicité même. Il finit par lui confier qu’il est un peu juste financièrement. Il lui demande de l’aide et propose à la jeune femme de lui envoyer un chèque de 3.000 € moyennant quoi elle lui adresserait en échange des codes de coupons PCS. Beau réflexe d’un buraliste niortais : quand la trentenaire vient lui acheter les coupons, il flaire l’arnaque et lui refuse la vente. Il aura raison : le chèque sera rejeté sur le compte de la victime, et pour cause, il provenait d’un chéquier volé. Elle a pu déposer plainte et a échappé de peu au vol de 3.000 €.

> Arnaque au travail. C’est une autre forme d’escroquerie répandue sur Internet. Voici l’exemple survenu en avril à Niort. Une jeune femme de 17 ans propose du baby-sitting sur « LeBonCoin.fr« . Elle est contactée par un homme qui souhaite avoir recours à ses services. Il lui envoie même par avance un chèque supérieur au tarif fixé, prétextant qu’elle pourrait avoir des choses à acheter pour sa garde d’enfant. L’homme lui demandera finalement de régler le trop-perçu par coupons PCS… Là aussi, le chèque provenait d’un chéquier volé.

Souvent les victimes ne réagissent même pas en voyant la différence entre le nom de leur interlocuteur et celui porté sur le chèque. Heureusement aussi cette fois, les parents de la jeune femme ont senti le coup venir, l’arnaque a pu être déjouée à temps, une plainte déposée au commissariat dans la foulée. La baby-sitter a échappé à 1.800 € d’escroquerie. On a souvent affaire à des réseaux internationaux et les « brouteurs » comme les appellent les policiers, sont difficilement repérables en opérant sur des ordinateurs, en nomadisme notamment dans des cybercafés, ou à l’étranger dans le cadre de réseaux internationaux.

Sébastien Acker Deux-Sèvres