Centres dentaires à bas coût : des contrôles qui manquent de mordant

Le Canard Enchaîné – 04/05/2016 – H. L. –
Quatre ans après la parution d’une première enquête du « Canard » (7/3/12) sur les dérives des centres dentaires à bas coût, le ministère de la Santé commence à s’interroger sur les drôles de soins qui y sont prodigués par de drôles de dentistes. Il aura fallu la mise en liquidation judiciaire, en mars, de la chaîne Dentexia, qui a laissé sur le carreau au moins 2 100 patients en cours de traitement, pour que les pouvoirs publics se décident à ramener leur fraise.

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Tous les centres qui se bradent devraient être passés au crible par les autorités. En attendant, les clients de Dentexia se retrouvent édentés, en partie ou en totalité, alors qu’ils ont payé d’avance des milliers d’euros pour la pose de leurs implants et des leurs couronnes.
La recette des arracheurs de dents ? Côté cour : une association à but non lucratif qui gère la cabinet dentaire et des prix inférieurs de moitié aux tarifs habituels. Côté jardin : une société commerciale qui « conseille » et « encadre » l’association et pompe au passage les bénéfices.
5001399Pour mieux remplir les caisses, les praticiens sont payés au rendement, avec consigne d’extraire un maximum de dents et de les remplacer par de coûteux implants. Certains patients se sont même vus privés de molaires ou d’incisives saines mais jugées non rentable par Dentexia ! Ces bienfaiteurs de l’humanité n’acceptent généralement pas les enfants, dont les soins ne rapportent rien. De même, ils renvoient les quidams qui souhaitent seulement faire soigner leurs caries ou détartrer leurs quenottes.
Aujourd’hui, les margoulins se retrouvent cloués au pilori. Mais, vu les tarifs astronomiques pratiqués par les « vrais » »dentistes chirurgiens et l’indigence de la Sécu et des mutuelles pour les remboursements, ils ont toutes les chances, une fois le scandale passé, de se remettre à prospérer et à embellir aussi vite qu’un abcès dentaire…

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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