Société – Sacrés centenaires en Touraine !

La Nouvelle République 22/07/2016
Près de 300 centenaires vivent en Touraine, deux fois plus qu’il y a vingt ans. Parmi eux, Renée, de Saint-Pierre-des-Corps. Sacré bout de femme…

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Renée Baron chez elle à Saint-Pierre-des-Corps, le 15 juillet dernier, à quelques jours de ses 100 ans, tenant une photo d’elle à l’âge de 20 ans. (Photo NR)
C’est mon petit paradis, ici, chez moi. Et j’ai la main verte : regardez mes orchidées !Renée Baron fera partie du club très fermé des centenaires d’Indre-et-Loire ce 1er août. Et elle tient bien son rang.
Valide, bavarde, drôle, toujours souriante. Un sacré petit bout de femme d’un mètre cinquante-deux.
« Ils m’ont oubliée, là-haut ! » ironise-t-elle, désignant du doigt le ciel. Son secret de longévité et, cerise sur le gâteau d’anniversaire, de bonne santé ?
« Il faut être sobre. Je ne bois pas (de vin) et mange peu, de tout mais pas beaucoup à la fois », ce qui ne l’a pas empêchée d’être fine cuisinière, spécialiste du civet de lapin et du baba au rhum ! « Voyez, ça tourne encore bien là-dedans !, », se réjouit-elle, montrant sa tête.
«  Ils m’ont oubliée là-haut !  »
Elle a dévoré les livres mais « je ne lis plus que La Nouvelle République, Le Canard enchaîné et La Vie du rail ».
Et regarde toujours la télé, « Questions pour un champion », son émission quotidienne. La grand-mère vit toujours à son domicile, au cœur de la ville de Saint-Pierre-des-Corps, entourée de sa fille unique, Janine, de son gendre, de son petit-fils et de ses deux petits enfants.
Mme Baron, née Dion, à Tournon-Saint-Martin, entre Indre et Indre-et-Loire, n’a pas eu la vie facile.
Cette fille, petite-fille et épouse de cheminots a eu la diphtérie à l’âge de 3 ans, la polio à 7 ans et plusieurs autres maladies sérieuses après : « Des petits tracas, comme tout le monde ! »
Elle a toujours affiché sa bonne humeur et son optimisme, rappellent ses proches. Elle ajoute : « On obtient plus avec la patience qu’en criant fort ! »
L’ancienne institutrice de l’école de la République, à Saint-Pierre-des-Corps, 37,5 années de carrière, n’a pas la mémoire qui flanche. Elle n’a rien oublié de son siècle passé.
Son pire souvenir ? Ce jour de 1942 où sa collègue Élisabeth Le Port, 23 ans, militante communiste, a été déportée alors qu’elle était en poste à Saint-Christophe-sur-le-Nais, dans le Nord Touraine, fusillée à Auschwitz en mars 1943 : « Une vraie claque pour moi ! »
Elle ajoute, désolée, évoquant l’attentat de Nice : « Il n’y a plus de guerre en France mais il faut que les gens trouvent encore les moyens de se battre. »
Ses plus beaux souvenirs ? Avec « mes gosses » comme elle dit, ses élèves, dont sa fille parmi eux, « qui venaient en classe avec leur panier de poumes » (de pommes) et tous ses voyages avec son mari, en France, à l’étranger, par le train, bien sûr.
Le train de la vie dans lequel Renée Baron, bon pied, bon œil, est toujours passagère. Et le terminus ? Le plus tard possible !
Olivier Pouvreau Indre-et-Loire

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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