Culture – Placido Domingo, l’inoxydable

Le Monde 02/08/2016

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Un documentaire fourni et vivant retrace les moments de la vie et de la riche carrière du grand ténor espagnol
Vidéo

tb-2Alors qu’un avion survole le jardin où elle s’entretient avec les auteurs du documentaire Placido Domingo, l’homme aux mille vies, la mezzo-soprano espagnole Teresa Berganza dit de son collègue et compatriote :  » Ça, c’est l’avion de Placido !  » A la toute fin, après le déroulé des crédits, entendant un autre avion, elle plaisante à nouveau :  » Ça c’est encore Placido : il a chanté à Milan, maintenant il va à New York ! « 
Mais Berganza ne plaisante qu’à moitié : le ténor passe sa vie dans les jets (où il reconnaît dormir très bien : c’est son arme secrète) qui le mènent partout dans le monde, pour des spectacles et des concerts publics, mais aussi pour des événements privés qui s’arrachent à prix d’or. Il est le seul en exercice des fameux  » Trois Ténors  » : Luciano Pavarotti n’est plus depuis 2007 et José Carreras a quitté la scène deux ans plus tard.
Domingo les enterrera tous. Il a beau plaisanter en disant volontiers :  » Si je me repose, je m’ankylose «  (une traduction assonante de sa formule en anglais  » If I rest, I rust « ), sa santé et sa longévité continuent de stupéfier.
Sur les lieux de son enfance

Placido Domingo

Car ce colosse de 75 ans, s’il ne chante plus les rôles de ténor les plus exposés, en apprend sans cesse de nouveaux et continue d’écumer les salles les plus prestigieuses. Aujourd’hui, il aborde aussi certains rôles de baryton, comme celui de Germont père, dans La Traviata, de Verdi, que l’on verra en direct sur France 3 dans la foulée de ce documentaire. Et il se produit aussi comme chef d’orchestre (quitte, parfois, à diriger l’après-midi et à chanter le soir !).
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Pour ce documentaire attachant, auquel concourent de nombreux témoins (collègues, amis, journalistes, biographe), Domingo revient sur les lieux de son enfance, à Madrid, et évoque son adolescence, au Mexique, où ses parents, tous deux chanteurs, s’exilèrent et fondèrent une troupe de zarzuela.
On le voit et l’entend aussi dans de nombreux documents filmés qui rappellent quelle force dramatique il a toujours su donner à ses rôles et quel don de soi il a sans cesse témoigné face à son fervent public. Domingo le dit à la fin :  » Tant que le public m’aime et que je peux lui donner ce qu’il aime, je continuerai. « 
Placido Domingo, l’homme aux mille vies, documentaire réalisé par Andy Sommer (Fr., 2015, 80 min).
Renaud Machart  Journaliste au Monde
Documentaire sur France 3 à 20 h 55

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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