Paris –  » Ici ailleurs « , de Louis Stettner, jusqu’au 12 septembre, galerie de photographies, Centre Pompidou.

LSLa clairière de Louis Stettner.
L’auteur de certaines images emblématiques de paris ou new york, le photographe américain, actuellement exposé au Centre Pompidou, est tombé sous le charme du massif des Alpilles. Il y a notamment découvert une clairière dont le cliché l’apaise tellement qu’il le conserve près de lui.

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J’ai découvert le massif des Alpilles il y a deux ans, et j’en suis immédiatement tombé amoureux. Depuis, j’y suis retourné quatorze fois en toute saison, à l’exception du plein été, lorsque les routes sont fermées et la chaleur écrasante. Je ne pourrais pas vous parler des essences ou de la botanique de ce lieu, cet aspect-là des choses ne m’intéresse pas du tout.

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Je suis simplement ému par la beauté pure qui se dégage de cette région où la qualité de la lumière est incomparable.

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Je m’y promène toujours accompagné d’une chambre photographique Deardorff qui pèse plus de 25 kg et que ma femme porte courageusement. J’ai choisi cet appareil car son grand négatif de 20 x 25 cm permet de capturer toutes les subtilités de la nature, notamment ses jeux d’ombre, ce qui serait impossible avec un appareil numérique.
indexUn jour, je suis arrivé par hasard dans cette clairière toute simple que je serais incapable de retrouver aujourd’hui. Un peu d’herbe, un arbuste… Ce n’était presque rien, j’ai décidé malgré tout de prendre une photo. Lorsque j’ai tiré le cliché, j’ai ressenti le bien-être silencieux de ce paysage. Il y a quelque chose de profondément magique dans le fait qu’une toute petite chose puisse procurer un calme aussi grand. Cette clairière m’a ensorcelé et me touche par des moyens que je ne m’explique pas. Elle me chuchote :  » Tout va bien  » et je la crois. Aucune autre photo ne m’apaise comme celle-ci. Elle m’évoque une légère sarabande.

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Je pense aussi à cette phrase de Dostoïevski :  » C’est probablement dans la forêt que les hommes sont le plus heureux.  » C’est la seule photo que je conserve chez moi – je n’aime pas vivre entouré de mes oeuvres, je ne veux pas rester coincé dans le passé. Le soir, pour m’endormir, je l’observe. Cette clairière m’est devenue indispensable, elle se révèle beaucoup plus efficace qu’un somnifère.
A voir : Ici ailleurs, de Louis Stettner, jusqu’au 12 septembre, galerie de photographies, Centre Pompidou. http://www.centre pompidou.fr
Le Monde Magazine par Marie Godfrain  © Le Monde
Note complémentaire :
Le Centre Pompidou consacre Louis Stettner, le talentueux photographe américain du 20e siècle, lors d’une exposition gratuite du 15 juin au 12 septembre 2016. On y retrouve alors de nombreuses photographies témoignant de la société du XXe siècle, en France comme aux Etats-Unis.
Pour cette exposition consacrée à Louis Stettner, le Centre Pompidou met en avant les épreuves vintages que le photographe a donné à l’établissement et revient sur plus de 80 ans de création photographique.
Né en 1922, Louis Stettner est l’un des derniers grands photographes américains de cette génération toujours actif à 93 ans. Considéré comme le Robert Doisneau américain, le photographe n’a cessé d’immortaliser le Paris poétique des années d’après-guerre, le New York en mouvement des années 1950, à 1970, la qualité atmosphérique des ambiances urbaines avec un style remarquable et une incomparable acuité.
Infos pratiques :
Louis Stettner, l’expo au Centre Pompidou
Du 15 juin au 12 septembre 2016
Lieu : Centre Pompidou
Horaires : 11h-19h, sauf le mardi
Entrée gratuite

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A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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