Education – Créé il y a 150 ans, supprimé, le « certif » conserve des adeptes

Le Monde | 22.08.2016 | Par Martine Jacot
A Chinon, sous-préfecture d’Indre-et-Loire, l’événement est devenu l’une des grandes attractions du marché à l’ancienne, organisé chaque année fin août.

CERTIF 1

Depuis 2009, jeunes et vieux y repassent le certificat d’études primaires (CEP). Les organisateurs ont reconstitué une classe d’époque, avec pupitres en bois, tableau noir, encrier en porcelaine, encre violette et porte-plume.

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Cette année, Chinon attendait ses volontaires, samedi 20 août à 17 heures, sur une estrade de la place de la Brèche. Hasard du calendrier, c’est à cette date que fut créé sous le Second Empire, il y a tout juste 150 ans, le fameux certificat d’études, l’un des deux diplômes emblématiques de l’histoire de l’éducation, avec le baccalauréat.

MARCHE ANCIENNE CERTIF

Dans une circulaire de 1866, le ministre de l’instruction publique, Victor Duruy, recommanda aux recteurs d’« inviter » les inspecteurs d’académie à organiser ce diplôme dans leur département. Au début de la IIIe République, Jules Ferry imposa le CEP à tous et rendit l’instruction obligatoire de 6 à 13 ans, par la loi du 28 mars 1882. Il souhaitait que l’ensemble des écoliers, âgés d’au moins 11 ans, le passent. Las ! Les maîtres et maîtresses n’y ont présenté que les élèves qui avaient les meilleures chances de le décrocher. Réservé aux adultes à partir de 1971, le CEP a été supprimé en 1989. Voilà donc qu’il retrouve des adeptes, audacieux ou nostalgiques.
Sacro-sainte dictée

CERTIF 2

Samedi, à Chinon, devant une vingtaine de candidats en habits traditionnels, des proviseurs ou professeurs, souvent retraités, micro en main, orchestreront l’examen : la sacro-sainte dictée, seule épreuve éliminatoire, des problèmes, du calcul mental, ainsi que des questions d’histoire et de géographie. On a laissé tomber les autres matières que comportait le CEP originel, à savoir les questions de sciences, le dessin (la couture pour les filles), l’instruction civique, le chant et la gymnastique. Sans regimber, le candidat le moins bien noté acceptera de revêtir un bonnet d’âne.
CEP.jpg petitDans les Vosges, le hameau de Xaronval, fort d’une centaine d’habitants, a, lui aussi, proposé, dimanche 14 août, de repasser son CEP, avec des épreuves pour adultes et d’autres pour enfants.
Parmi les précurseurs, figure le village du Cher où l’écrivain Alain-Fournier est allé à l’école communale, Epineuil-le-Fleuriel. Depuis 2002, la maison-école du Grand Meaulnes y fait repasser le « certif ». Lassitude ? Pour la première fois, cette année, seule une dictée au porte-plume et à l’encre violette y a été proposée, mercredi 17 août.
Martine Jacot Journaliste au Monde
Sur Résistance Inventerre :Education – Il y a cent cinquante ans naissait le certificat d’études primaires

MARCHE ANCIENNE ANE

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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