Le Monde 30 août 2016
Le gouvernement a décidé d’abandonner les négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis qu’il défendait depuis plusieurs années.
Le demi-tour du gouvernement socialiste français sur l’accord Tafta est désormais achevé. Après avoir approuvé le lancement des négociations transatlantiques en 2013, après les avoir soutenues pendant plusieurs années envers et contre les oppositions qui montaient d’un peu partout dans la société civile et dans l’échiquier politique, François Hollande et son gouvernement ont planté mardi 30 août le dernier clou dans le cercueil de l’accord de libre-échange Europe/Etats-Unis.
L’annonce a été faite par la voix du secrétaire d’Etat au commerce extérieur Matthias Fekl, qui a promis sur RMC qu’il demanderait au nom de la France « l’arrêt pur, simple et définitif de ces négociations » lors de sa prochaine rencontre avec ses homologues européens, fin septembre.
Est-ce étonnant ?
Pas tant que ça. Le gouvernement français prépare le terrain depuis plusieurs mois. La défiance croissante de l’opinion et plusieurs fuites de documents de négociation avaient déjà poussé François Hollande et Manuel Valls à monter au créneau à partir du printemps 2016, en menaçant de mettre un véto français au Tafta (également désigné sous le sigle TTIP). L’annonce-choc de Matthias Fekl, qui intervient au lendemain d’une déclaration similaire de son homologue social-démocrate allemand Sigmar Gabriel, n’est que le prolongement de cette position.
La suite :
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Pourquoi maintenant ?
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Quel est l’intérêt d’arrêter les négociations ?
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Les négociations peuvent-elles vraiment s’arrêter ?
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Quid de l’accord CETA entre l’Europe et le Canada ?