Le président des primaires assomme la campagne

Le Canard Enchaîné / Charlie Hebdo –  du 21/09/2016

Un référendum de farces et attrapes

Pour montrer aux électeurs qu’ils sont capables d’agir vite et de frapper fort, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire ont annoncé, l’un et l’autre, leur intention d’organiser un référendum moins d’un mois après leur éventuelle élection à la présidence la République. Leur idée est de coupler ce référendum avec le second tour des législatives, prévu le 18 juin. Le scrutin envisagé devrait porter sur la réduction du nombre de parlementaires*, un thème réputé réputé populaire, mais aussi sur le cumul des mandats. Avec, concernant ce dernier point, une différence de taille entre les deux candidats : quand Le Maire entend faire confirmer l’interdiction du cumul, Sarkozy veut l’autoriser de nouveau. Cette option de l’ancien chef de l’État prend l’opinion à rebrousse-poil, mais elle correspond à une promesse qu’il à faite aux barons LR pour prix de leur ralliement à son panache tricolore.

Éblouis par cette idée de referendum express, l’ex et son rival ne se sont as aperçus qu’ils étaient en train d’ouvrir une pétaradante boîte de farces et attrapes institutionnelle. Élu le 7 mai, le prochain président devrait être installé à l’Élysée le 16 ou le 17 mai. Il lui restera à peine un mois pour présenter son projet de loi référendaire devant le Conseil d’État, puis devant le Conseil constitutionnel, organiser la campagne électorale, les opérations de vote, et transmettre le tout au parlement. 

La vengeance des sortants

Le calendrier paraît déjà fort acrobatique. En prime, le passage devant l’Assemblée pourrait faire tourner l’opération au vinaigre. et pour cause : les nouveaux députés n’ayant pas encore été élus, c’est l’ancienne Assemblée, majoritairement à gauche, qui aura la tâche d’examiner le texte ! et ils disposeront d’une arme redoutable : la motion de censure avec de bonnes chances de la faire adopter. a peine nommé, le Premier ministre serait ainsi congédié. Chapeau les artistes…

*La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 voulue par Sarkozy et adoptée à deux voix près, a entre autres dispositions,  introduit la représentation à l’Assemblée Nationale des Français de l’étranger : 11 nouveaux postes de députés ont ainsi été créés ce qui a porté leur nombre à 577. 

Nicolas Sarkozy (France 2 (15/9) : « Je ne crois pas que, s’agissant de moi, on parle beaucoup de quelqu’un qui tourne avec le vent« 

Sarkozy toujours : (France 2 (15/9) – « J’assume toutes mes responsabilités, j’ai été lavé de toute accusation mettant en cause ma probité dans l’affaire Bygmalion. » D’où son renvoi en correctionnelle demandé par le parquet…

Sarkozy enfin, revient sur son retrait de la vie politique en 2012 : (France 2 (15/9) – « J’ai dit que, si j’étais battu, j’arrêtais la politique. C’est exactement ce que j’ai fait.«