Morandini imposé sur iTélé

 Hara Kiri – novembre 2016 –
Déjà mise en difficulté par des exigences aussi grotesques que suspectes, l’équipe d’iTélé doit désormais faire face au discrédit le plus total. Elle accueille malgré elle un tout nouveau membre : Jean-Marc Morandini.
La menace planait depuis quelques semaines, et à la faveur d’une première garde à vue, elle s’était estompée. Mais finalement, Jan-Marc Morandini a bien débarqué à l’antenne d’iTélé., et ni les hurlements de la société des journalistes ni le code déontologique dont Vincent Bolloré se fout royalement n’y ont rien changé. Par précautions, tous les stagiaires conventionnés de moins de 18 ans ont été congédiés par la direction et tous les reporters un peu trop beaux garçons sont désormais priés de circuler armés dans les couloirs de la chaîne. C’est donc un véritable régime de la peur, un couvre-feu de la zigounette, que devront bientôt instaurer les collaborateurs d’iTélé. Mais au-delà de ces précautions bien légitimes, les esprits chagrins et les dissidents auront tout à fait intérêt à surveiller leurs arrières (et leurs arrières-trains). Une charrette de départs plus ou moins volontaires est en cours de préparation et, dans ce genre de situation, il y a toujours un peu de place au fond de la carriole pour les grandes gueules et les emmerdeurs. 

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Au fond des choses
Mais que reproche-ton à Jean-Marc Morandini ? Outre le fait que ce blogueur de seconde zone tente de se faire passer pour un journaliste et de s’attribuer une légitimité qu’il ne mérite tout simplement pas, la justice a jeté un œil sur les pratiques qu’il a instaurées au travers de  sa petite boîte de production. Au cours de ces dernières années, il s’est livré à des castings un peu particuliers pour recruter des futures stars de websérie, Les Faucons. Entre faux et vrais cons, il a notamment tenté d’extorquer des faveurs sexuelles à de jeunes types un peu paumés qui rêvaient de la lumière des projecteurs et pas de l’obscurité de la chambre de Jean-Marc. A la suite d’une enquête de plusieurs mois, une journaliste des Inrocks a livré dans un dossier spécial la sordide histoire du producteur Morandini. Loin d’un Spielberg ou d’un Altman, ce cinéaste-là a, apparemment, monté une sorte de grosse coquille vide pour se taper quelques minots bien frais et surtout désœuvrés. Et c’est justement ça qui reste en travers de la gorge des journalistes d’iTélé.
Le coup de nez de Bolloré Décidément, le plus grand talent de Vincent Bolloré est sans doute celui de la gestion des ressources humaines à la tête du groupe Canal+ depuis quelques mois, il exporte les meilleurs talents de la chaîne cryptée pour les remplacer par des bras cassés, de faux rebelles, des abrutis lourdingues (coucou Cyril Hanouna) et, donc, des personnages louches. Pour Morandini, la chose s’est faite en plusieurs temps. Tout d’abord, Bolloré lui a proposé un véritable pont d’or pour qu’il intègre son groupe. Un peu comme les sommes faramineuses concédées pour s’assurer les services de Cyril Hanouna, le chèque agité sous le nez du blogueur a suffi pour le convaincre. Mais les affaires judiciaires de ce dernier, les plaintes pour diffamation qu’il a déposées à l’endroit des Inrocks et les nombreux témoignages corroborant la version de nos confrères (un brin sérieux, les confrères) ont grandement ralenti les évènements.
Au bout du compte, le garçon aura bien son émission quotidienne à l’antenne d’iTélé. Une émission pour parler de médias… ce que, durant quelques années maintenant, l’animateur-producteur-recruteur-semi-violeur s’évertuait à faire sur Europe 1. Depuis quelques mois, et la décision de cette station de se désolidariser de Morandini, Le Grand Direct des médias est animé par le talentueux Thomas Joubert.

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Lire : iTélé, chaîne de grève continue…
 I-Télé en grève depuis 23 jours : comment en est-on arrivé là ? (Les décodeurs/Le Monde – 8/11)

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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