Sorti le 9 septembre, le bouquin de Jacques Duplessy et Guillaume de Morant, deux journalistes d’investigation indépendants, propose un Tour de France de la Corruption. Avec, en guise d’étapes, deux à quatre histoires par Région. Une sélection de petites enveloppes, de gros mensonges et de conflits d’intérêts.
L’originalité : « Parler du local pour changer, pas seulement des grosses affaires parisiennes », explique Jacques Duplessy, 44 ans. Elles concernent des élus, des liquidateurs judiciaires, un cadre de l’Urssaf, une gardienne de prison…
Un exemple marquant ? « Un maire du sud de la France a détourné des centaines de milliers d’euros pour acheter des toiles destinées à un musée local qui n’existait pas ! Elles étaient accrochées chez lui… » Pour le Sud, l’Ile-de-France et l’Est, les auteurs ont eu l’embarras du choix, « c’est dû à la densité de la population, sans doute ».
« Que les stars de la corruption nous pardonnent, nous avons volontairement ignoré leur cas. Des millions dans les poches ? La fuite des capitaux vers les paradis fiscaux ? Ce n’est pas notre sujet. Ce qui nous a passionnés, c’est la corruption ordinaire. La corruption de tous les jours, celle que l’on subit mais que l’on ne voit pas. C’est l’élu qui en croque, le chef d’entreprise qui arrose, l’agent public qui favorise les amis. C’est la France des passe-droits et des pots-de-vin, celle des petits arrangements et de l’enveloppe discrètement exigée. »
Jacques Duplessy et Guillaume de Morant, journalistes d’investigation aguerris ont parcouru les routes de France, de Clamart à Nancy, de Strasbourg à Dijon. Ils se sont arrêtés dans les grandes villes comme dans les petits villages, ont questionné les prévenus, les mis en examen, mais aussi les lanceurs d’alerte, les juges, les avocats et les policiers. Dans cette comédie humaine d’un genre nouveau, on retrouve un maire véreux qui collectionne les œuvres d’art aux frais du contribuable, des parents qui se sont jurés de ruiner leur fils, un huissier de justice fraudeur, un patron qui protège sa maitresse et bien d’autres encore…
Mais parfois, la corruption paye, et la morale n’est pas toujours au bout de l’histoire…