Victoire de Fillon et balle au centre

Echos de la gauchosphère – 28/11/2016 – Mr. Gédécé –
imagesA présent, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas, c’est confirmé : le camp d’une droite réac, ultra-libérale, conservatrice, autoritaire, catholique traditionaliste,  identitaire, et se prévalant de pseudo-valeurs familiales anti-solidaires, homophobes, et anti-féministes (ce qui est pour le moins paradoxal) a gagné à droite. Cette droite dure là prend réellement des parts de marché au FN (la preuve par ses multiples transfuges), en se payant le luxe (ils osent tout) de prétendre de surcroît en être le meilleur rempart,  ce qui est un peu fort de café. C’est en effet l’élément de langage ridicule, qui ne résiste pas une seule seconde à l’analyse,  qu’a employé  cette porte-parole à croix ostensible de François Fillon,  la délinquante Valérie Boyer (condamnée pour harcèlement moral),  hier soir sur BFNTV. Oui, les mieux informés, vous avez bien entendu, la même qui n’hésite jamais à relayer sur son compte twitter les pires hoax de la fachosphère.
Voilà qui prêterait à sourire si ce n’était aussi dramatique pour l’évolution sociétale de notre pays, qui n’a rien à y gagner, à la foi en termes d’intérêts populaires, de protection des moins favorisés, des plus modestes, et de respect des droits humains. Je ne suis toutefois pas de ceux qui prétendraient que Juppé serait mieux, dans la mesure où son programme est tout autant de droite, même mâtiné d’un peu de centrisme Bayrouiste. D’ailleurs, je ne suis pas le premier à relever que le débat qui les a opposés, si indigent, n’évoquait aucun sujet essentiel correspondant aux préoccupations des français, qui ne sauraient se résumer de manière si  grotesque (et tellement démentie par la réalité)  à des suppressions manu militari de postes de fonctionnaires. Écologie, défense de l’environnement, énergies, agriculture, question sociale, pauvreté, précarité, féminisme… ? Rien.
2048x1536-fit_vitrine-librairie-juan-pins
Et  puisque la victoire de Fillon rabat les cartes à droite comme à gauche, et que chacun se voit obligé de se repositionner plus clairement et fermement face aux problèmes indubitables qu’elle pose, on attend donc avec impatience, après la gauche dont on connait déjà l’indignation, la réaction de cette droite dite « sociale » (une chimère ?) et de ce centre que n’incarne absolument plus l’UDI, coupable de compromission sarkozyste. Comment vont-ils réagir face à une candidature si droitière ? Désigner eux aussi, au côtés d’une offre pléthorique, leur « propre » candidat ? Encore ce monstre du Loch Ness qu’est Bayrou ? Déjà, le nébuleux Macron qui ne se prive jamais de bouffer à tous les ateliers, puisqu’il se proclame tout comme le saigneur du modem « ni de droite ni de gauche  » (donc de droite) a exprimé son intérêt à se rapprocher de ce monsieur… je souris. L’offre politique dans ce petit pré-carré libéral si peu de gauche là  risque fort d’être un peu encombrée, entre Hollande, Valls, Bayrou, Macron, Pinel...  N’en jetez plus !
Fillon : Un programme de guerre sociale par Michel Soudais | Politis– 28/11/2016 –
Vainqueur surprise de la primaire de la droite, François Fillon s’est fixé trois objectifs pour la présidentielle de 2017 : « Libérer l’économie, restaurer l’autorité de l’État et affirmer les valeurs de la France. » Jusqu’ici, rien que de très classique de ce côté de l’échiquier politique. Mais à y regarder de plus près, les choses se corsent. Ultra-libéralisme, anti-écologisme et conservatisme catholique en constituent la matrice. Ce projet de « rupture radicale » est tel que les juppéistes le jugent irréalisable. En matière économique, François Fillon est convaincu depuis 2007 que la France est un pays « en situation de faillite ». Nicolas Sarkozy, dont il a été l’effacé et dévoué Premier ministre, a reculé, selon lui, devant les ruptures nécessaires. Le 18 juin 2014, dans le Telegraph, il reprochait aux responsables politiques d’avoir « eu l’habitude de favoriser la justice sociale au détriment de la liberté ». « Je sens monter une vraie révolte, poursuivait-il, un désir d’avoir davantage de libertés, moins d’intervention de l’État, aussi bien dans l’économie que dans la vie privée. » D’où un programme qui colle au désir de revanche de l’électorat traditionnel de la droite et vise à « bousculer la France » en lui infligeant un « choc politique, économique et psychologique ». « J’aimerais bien laisser dans l’histoire une trace aussi forte que celle de Madame Thatcher », a répété le député de Paris, sans cacher son admiration pour la Dame de fer, co-inspiratrice avec Ronald Reagan de la révolution conservatrice des années 1980.
Le Front national dénonce ‘l’escroquerie Fillon » (urtikan.net)
Alors qu’Alain Juppé avait décidé de mettre un coup de projecteur sur les «soutiens de l’extrême-droite» de François Fillon, le Front national ne compte pas se laisser capter une partie de son électorat. Invitée mercredi dernier par l’Association des journalistes parlementaires, Marion Maréchal-Le Pen a fustigé «l’escroquerie Fillon» qui, selon elle, «surfe» sur les sujets identitaires mais qui, comme Nicolas Sarkozy en 2007, n’en fera rien une fois élu. «Il va falloir déconstruire cette manœuvre politique», estime la députée frontiste, consciente que «cela ajoute une complexité supplémentaire pour nous».

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
Cet article, publié dans Politique, est tagué . Ajoutez ce permalien à vos favoris.