Indre – Chateauroux : Place Napoléon inaugurée : la sixième en France

La Nouvelle République 11/12/2016

Châteauroux. L’inauguration de la place Napoléon s’est déroulée, hier, en présence de plus de sept cents personnes. Certains sont conquis, d’autres pas.

C’est devant un nombreux public que la statue contemporaine de l’Empereur a été dévoilée sur la nouvelle place Napoléon du Cœur d’agglo.

Le maire, Gil Avérous, essaie le bicorne devant l’Empereur campé par le Belge Jean-Gérald Larcin

 Rue Grande, à deux pas du Musée Bertrand (musée castelroussin impérial), les roulements de tambours se font déjà entendre. Autour de la place Sainte-Hélène, les musiciens de la Garde impériale, les grognards de Fontainebleau et autres grenadiers, cuirassiers et chasseurs à pied, patientent avant de prendre la direction de la nouvelle place Napoléon, nichée dans le quartier flambant neuf du Cœur d’agglo.

Ciel bleu et soleil radieux, en ce samedi après-midi. Les curieux se précipitent pour immortaliser l’instant avec leur portable ou un appareil photo. Comme cette jeune étudiante chinoise, du Pôle d’enseignement supérieur international : « Napoléon, je connais. Mais pourquoi ici, à Châteauroux ?», demande-t-elle dans un anglais parfait. Bonne question.

La statue de la place Napoléon, inaugurée aujourd’hui, à 15 h, a été installée jeudi.

En 2017 un parcours sur les pas de Bertrand

 « Cette journée est une bonne chose, car elle est expliquée et équilibrée. Il ne s’agit pas d’un panégyrique de Napoléon, et l’idée n’est pas de se déguiser mais de rendre un hommage », explique David Chanteranne, historien et rédacteur en chef de la Revue du souvenir napoléonien. Hommage, donc, au général Bertrand : « C’était un homme de la Révolution devenu général d’Empire puis, en 1813, Grand Maréchal du palais par Napoléon. »

Gil Avérous, maire de Châteauroux, le souligne dans son éloge : « En juillet 1840, le général Bertrand écrivait au maire de Châteauroux qu’il faisait don à sa ville du sabre porté par l’Empereur à la bataille d’Aboukir. » Ainsi que deux petites croix et le manuscrit de la campagne d’Égypte.
« Cent soixante-seize ans plus tard, la Ville a fait le choix de donner du sens à cet héritage, en dénommant ces lieux nouvellement créés dans le Cœur d’agglo : la place Napoléon et le passage Joséphine-de-Beauharnais, deux noms de l’Histoire de France. »

Le maire motive l’argument d’une place Napoléon, la sixième en France : « Bien que n’ayant jamais séjourné à Châteauroux, Napoléon et Joséphine sont présents grâce aux dons du général Bertrand et par l’enrichissement successifs des collections municipales. Et, en 2017, nous inaugurerons le parcours Légende impériale, sur les pas de Bertrand. »
La place Napoléon deviendra-t-elle « l’agora » souhaitée par l’artiste. Elle annonce en tout cas le renouveau attendu, autour de la résidence Exelmans, d’un centre-ville plus dynamique.

point chaud

Un tête-à-queue

La rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre sur un champ de bataille napoléonien. « Vizir », le cheval de l’Empereur, aurait effectué un tête-à-queue inattendu. Le vaillant coursier a-t-il voulu battre en retraite ? Non, l’explication repose sur une mauvaise orientation de la statue. Ce qui a provoqué, en coulisses, le courroux de l’artiste. « L’orientation de la statue était effectivement prévue dans l’autre sens, reconnaît Alexis Rousseau-Jouhennet, directeur de la communication. Nous avons préféré que la tête du cheval soit orientée vers la partie la plus large de la place. » A l’origine, la tête devait indiquer le passage Joséphine qui débouche sur la rue Victor-Hugo. L’artiste, Jean-Pierre Dusseillant, a retrouvé la sérénité : « Il y a toujours des gens qui mettent de l’huile sur le feu, mais cela ne change en rien la nature de l’œuvre. Il explique : « Il était hors de question de mettre une statue classique du XIX^e siècle, il fallait une œuvre simple qui parle aux adultes et aux enfants. » Deux tonnes d’acier corten « pour un profil civil de l’Empereur ».

Jacky Courtin