Syrie : civils et rebelles évacués d’Alep-Est ravagée

Le Monde 16/12/2016

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Des bus lors d’une opération d’évacuation de combattants rebelles et de leurs familles dans les quartiers rebelles de la ville d’Alep, le 15 décembre 2016. KARAM AL-MASRI / AFP
L’évacuation de milliers de civils et de combattants insurgés retranchés dans le dernier bastion des rebelles à Alep a débuté hier alors que la grande ville du nord-ouest de la Syrie est sur le point d’être totalement reprise par l’armée syrienne.
Le président Bachar Al-Assad, qui a bénéficié du soutien crucial de la Russie et de l’Iran dans la guerre, a affirmé que les Syriens « écrivaient l’Histoire » avec la « libération » en cours de la ville. Mais cette victoire a un coût humain exorbitant, après le déluge de feu des troupes du régime, qui ont déversé sans arrêt leurs missiles, barils explosifs et obus sur les quartiers encore tenus par les rebelles dans la cité septentrionale lors de leur dernière offensive lancée le 15 novembre. Des centaines de civils ont été tués, plus de 100 000 autres affamés et assiégés pendant quatre mois ont été poussés à la fuite.
La communauté internationale s’est bornée à condamner mais est restée impuissante. Aux termes d’un accord d’évacuation des dernières poches rebelles, où les armes se sont tues à l’aube, trois convois de bus et d’ambulances ont fait sortir en grande majorité des civils dont des blessés, et des combattants.
L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé à environ 40 000 le nombre de civils encore piégés dans le réduit rebelle et à entre 1 500 et 5 000 celui des combattants et leurs familles. Dans le cadre de l’accord d’Alep, des blessés et malades des villages chiites de Foua et Kafraya, sous contrôle du régime mais assiégés par les rebelles dans la province d’Idleb (nord-ouest), pourront aussi être évacués vers des zones prorégime.
Alors que les multiples veto russes ont bloqué toute action du Conseil de sécurité de l’ONU sur Alep, une nouvelle réunion est prévue vendredi à la demande de la France pour tenter d’obtenir le déploiement d’observateurs internationaux pour les évacuations. La perte d’Alep représente un revers cuisant pour la rébellion, qui en avait conquis la partie orientale en 2012. Pour le régime, aidé de combattants iraniens, irakiens et du Hezbollah libanais, cette victoire est son plus important succès depuis le début de la guerre en 2011.

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