Indre-et-Loire – Chinon : Une truffière en spirale dense et unique au monde

La Nouvelle République 19/12/2016

La trufficulture en Chinonais va-t-elle révolutionner les pratiques ? Pour produire plus, des passionnés misent sur la densité et la spirale d’Archimède.

Richard Galland, le propriétaire de la truffière, entre François et Louis Houette, père et fils passionnés s’il en est.

Le Chinonais n’a pas que la vigne comme atout. La truffe se plaît aussi sur certains de ses sols, au pied des chênes, et l’on trouve trace de la production locale depuis 1790. C’est d’autant plus notable que la truffe qui pousse en Rabelaisie est la fameuse melanosporum, le must en la matière, le fameux diamant noir.

Mais, la production, ici comme en Périgord, demeure aléatoire et soumise au climat, ce qui explique que l’activité économique soit disparate, avec nombre de petits propriétaires n’ayant que quelques ares de chênes truffiers, et 10 % possédant les deux tiers des plantations du Chinonais.

Ce sont ces derniers qui ont suscité la création du Syndicat de la Truffe Rabelaisienne, et souhaitent développer et professionnaliser l’activité. Cela passe par des formations à la taille des chênes truffiers, élément capital pour produire tôt, ou par la sensibilisation des propriétaires de terrains calcaires et pauvres, idéaux pour la plantation. Ou encore par l’installation d’irrigation de secours pour pallier le déficit hydrique estival.
Pépiniériste en chênes truffiers, François Houette (dont le fils Louis est désormais président du syndicat) a aussi convaincu des investisseurs de créer des truffières uniques en leur genre.
Quatre parcelles de deux hectares environ viennent d’être plantées en divers sites du Chinonais, dont la localisation demeure volontairement discrète. C’est le cas de celle appartenant à Richard Galland, un architecte très sensible à l’environnement.

Résultats dans 4 ans

Sur un coteau du cœur de la Rabelaisie, cette truffière de deux hectares, à haute densité, est plantée selon le plan de la spirale d’Archimède. Une nouvelle méthode unique au monde.

La truffière a été aménagée sous la forme d’une spirale d’Archimède, esthétiquement très réussie, mais aussi plus simple et plus rapide pour le travail d’entretien, ainsi qu’utile pour la dissémination des spores, éléments reproducteurs de la truffe.
Et puis, la particularité est la haute densité pratiquée sur la parcelle. Là où l’on ne plantait que 300 chênes à l’hectare, ce sont 2.000 plants qui ont été placés dans un sol doté d’un système d’irrigation.
Là où la moyenne de production en Touraine est de 7 grammes de truffe par arbre, l’espoir est de multiplier ce rendement faible par trois, voire six !
Premiers résultats d’ici quatre ans. Et l’on saura alors si ces truffières uniques au monde sont aptes à révolutionner la production de l’or noir !

prenez date

II e fête de la truffe le 21 janvier à Chinon

Si les marchés aux truffes débutent, comme de coutume, ces 21 et 28 décembre à Marigny-Marmande, le jeune Syndicat de la Truffe rabelaisienne tient à rééditer sa « fête de la truffe » à Chinon.

La brouillade de truffe, idéale pour apprécier le parfum.

La première édition avait connu un franc succès, et les organisateurs récidiveront donc le 21 janvier prochain.
Le but est, une fois encore, de rassembler les trufficulteurs locaux, les restaurateurs et commerçants de bouche, et un public connaisseur ou néophyte venu déguster les mets gourmands mis à sa disposition, et participer aux différents ateliers et animations de cavage.

Le rendez-vous est fixé en mairie de Chinon et place de l’Hôtel-de-Ville, le 21 janvier, de 9 h 30 à 19 h. Entrée gratuite.
Un dîner de gala (sur réservation) « tout en truffe » sera servi dans les caves de Beaumont-en-Véron à 19 h pour 90 € vin compris. Contact : http://www.truffe-rabelaisienne.com

Patrick Goupil