RDC – Adoptés au Congo mais privés de visa français / L’impossible après Kabila

La Nouvelle République 19/12/2016

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Une cinquantaine d’enfants congolais ayant fait l’objet d’un jugement d’adoption sont bloqués dans le pays. Les familles françaises sont désespérées.
Pour l’adoption internationale, la République démocratique du Congo (RDC) n’est pas un pays facile. C’est en tout cas l’avis de la France, qui a décidé « de suspendre » les procédures pour ce pays, à compter du 1er janvier, « compte tenu des irrégularités constatées depuis des mois dans les dossiers d’adoption » dans ce pays.
Une échéance qui fait monter d’un cran l’inquiétude d’une cinquantaine de famille adoptantes : les enfants dont ils ont obtenu juridiquement la garde, par les autorités congolaises, restent bloqués dans ce pays, faute de visa français.
«  L’angoisse des familles monte  »
En France, la Mission d’adoption internationale (MAI) fait « systématiquement procéder à la vérification de l’authenticité des documents émis par les autorités congolaises ». De plus, une commission mixte franco-congolaise statue a posteriori sur les dossiers déposés au consulat de France, à l’issue de la procédure. Pour ces dossiers, un refus a été émis.
La RDC avait elle-même suspendu les adoptions par un moratoire de 2013, prolongé jusqu’à cette année. Mais les dossiers en cours étaient menés à terme. Mille trois cents étaient mis en attente à destination de divers pays. Tous ont abouti à l’obtention de visas pour les enfants, confiés dans ce pays en adoption simple, c’est-à-dire avec maintien des liens avec la famille d’origine. Presque tous en fait, car sur les 300 dossiers en attente pour des familles françaises, une cinquantaine ont été jugés litigieux par la MAI. « Sans explication, pour suspicion de fraude », dénonce-t-on à « Vivre en famille », l’un des organismes français autorisés pour l’adoption (OAA) pour la RDC, avec « Chemin vers l’enfant » et « Enfants du Monde France ». Suite aux refus, les familles ont apporté de « nouvelles preuves », assure-t-elles. Sans résultat.
Ce lundi, «  Vivre en famille » appelle à une chaîne humaine à Paris, du siège de la MAI, boulevard des Invalides, jusqu’à l’esplanade, avec l’espoir d’être reçue au ministère des Affaires étrangères.
« Les jours sont comptés, alerte l’OAA. L’angoisse des familles monte. Leur unique revendication est que la France aille au bout de ses engagements et des dossiers en cours, en délivrant les visas des enfants, légalement adoptés. » Elle a également déposé un recours auprès du défenseur des Droits.
A la fin du mois, les parents adoptifs craignent que la suspension de l’adoption en RDC scelle la fin de leurs espoirs. Toute nouvelle demande de visa sera refusée et les OAA ne seront plus agrées pour ce pays. Sur place, des enfants attendent de les rejoindre en France depuis parfois quatre ans. Une épreuve pour eux, comme pour les familles adoptives.
L’impossible après Kabila

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Kinshasa était dimanche sous forte surveillance policière et militaire. Le président sortant de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, achève son mandat mardi sans que son successeur ait été élu. La Constitution lui interdit de se représenter, mais il entend se maintenir au pouvoir.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection de Kabila fils en novembre 2011 lors d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Aucune élection au scrutin direct n’a eu lieu depuis lors et la présidentielle qui devait se tenir cette année n’a pas été organisée. Agé de 45 ans, Joseph Kabila a accédé au pouvoir par succession héréditaire après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, en 2001, avant d’être élu en 2006 lors des premières élections libres organisées dans le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
Samedi soir, les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), attendus à Rome de longue date, ont annoncé la suspension des négociations. Elles devraient reprendre ce mercredi et visent une transition politique jusqu’à l’élection d’un successeur à Kabila.
L’Europe et les États-Unis ont annoncé ces derniers jours des sanctions financières contre sept responsables sécuritaires congolais, dont le ministre de l’Intérieur, accusés de violations graves des droits de l’homme après la répression d’une manifestation « d’avertissement » au chef de l’État.

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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