Le Monde 22/12/2016
C’est une décision du président américain sortant qui a les allures d’un pied de nez à son successeur à la Maison Blanche. Barack Obama a interdit mardi, de manière permanente, tout nouveau forage de gaz ou de pétrole dans de vastes zones de l’océan Arctique. BBC
La zone concernée se trouve au large de l’Alaska, sur un peu plus de 50 millions d’hectares, comprenant toutes les eaux américaines de la mer des Tchouktches et une large partie des eaux américaines de Beaufort. Dans l’Atlantique, M. Obama a par ailleurs désigné 31 canyons sous-marins où tout forage sera également interdit.
Le même jour, le gouvernement de Justin Trudeau a annoncé un moratoire pour l’octroi de nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière dans les eaux de l’Arctique canadien, avec une révision prévue tous les cinq ans. Le Devoir
Immédiatement critiquée par le lobby pétrolier, l’annonce commune a été saluée par les écologistes.
Cette mesure vise à « protéger un écosystème fragile et unique que l’on ne retrouve dans aucune autre région du globe », a déclaré Barack Obama, ajoutant que même avec les normes de sécurité élevées mises en place par les deux pays, le risque d’une marée noire restait élevé. The Washington Post
Or, cette région qui fait face à des bouleversements irréversibles, est de plus en plus convoitée par l’industrie des énergies fossiles. Dans les eaux du Nord canadien, notamment, plusieurs entreprises détiennent déjà des permis d’exploration qui couvrent plus de 27 000 km2, souligne Le Devoir.
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Obama s’est appuyé sur une loi de 1953 (Outer Continental Shelf Lands Act), qui donne aux présidents le pouvoir de protéger les eaux fédérales de toute exploitation d’hydrocarbures. Il ne fait pas de doutes que la nouvelle administration de Donald Trump, qui a promis de déréguler l’extraction pétrolière durant son mandat, fera tout son possible pour l’abroger.