Loir-et-Cher – Blois : Les perles du palais (2)

La Nouvelle République 29/12/2016

PERLE JUSTICE 2

Au tribunal de Blois, certaines personnes ont le sens de la répartie… ou pas. Petite sélection des perles entendues au fil des audiences.
Certaines déclarations des prévenus aux magistrats sont parfois inattendues ou déroutantes. Toute l’année, les journalistes de La Nouvelle République couvrent les audiences du tribunal de Blois. Voici le meilleur du pire, juste pour rire.
Gentleman. Un automobiliste est jugé pour avoir violenté un piéton après une altercation dans une rue de Blois. « Pourquoi l’avez-vous frappé ? » demande le juge. « Il m’a insulté et m’a menacé avec son parapluie. Mais je ne lui ai pas donné de coups de poing, je lui ai même enlevé ses lunettes avant de lui coller deux gifles… »
Gentleman 2. L’avocat d’une jeune femme menacée et violentée dans le cadre d’une séparation, se paye la tête du prévenu absent : « Cet homme c’est la classe incarnée, un parfait gentleman. Quand il veut cesser une liaison, il réclame les cadeaux qu’il a offerts à sa douce. Ce n’est jamais bon signe quand on en arrive là. »
Regrets. Un Blésois familier du tribunal est jugé pour avoir blessé avec une arme à feu un rival soupçonné de draguer son ex-petite amie. La présidente lui demande comment il s’est procuré le pistolet. « Ce jour-là, j’aurais mieux fait de me casser les deux jambes plutôt que d’acheter cette arme. »
Mordant. Un habitant de Mer accuse son ex-compagne de lui avoir mordu les testicules. L’assistance peine à s’empêcher de sourire. L’homme s’offusque : « Vous riez mais je ne sais pas si vous savez la douleur que provoque cette morsure ! » « Je n’ai jamais testé » lui répond le juge, pas pressé de subir pareil traitement.
Sportif. Lors d’une bagarre entre spectateurs à l’occasion d’un match de foot, un père de famille s’est fracturé le doigt en tombant dans les gradins. « Il s’est évanoui deux fois à cause de la douleur. Les pompiers l’ont emmené à l’hôpital où on lui a posé trois broches. Et il a manqué la fin du match. » A se demander ce qui fut le plus douloureux pour la victime.
Risqué. « Je ne conduis jamais sauf quand je bois ! » C’est ce qu’a déclaré pour sa défense un chauffard récidiviste plutôt porté sur le whisky. L’homme qui a causé un accident matériel avait plus de 2 g dans le sang et n’a jamais réussi l’examen du permis. Alors que le procureur s’est inquiété de ses propos, son avocat y a vu au contraire l’expression d’une certaine lucidité. Ce qui n’a pas empêché l’automobiliste de rejoindre la case prison.
Les chroniqueurs du tribunal (Florence Vergne, Sandrine Satti, Lionel Oger)
Loir-et-Cher

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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