Royaume-Uni – Brexit : le sort des « expatriés » parmi les sujets prioritaires à Bruxelles

Le sort du million de citoyens britanniques résidant dans l’Union européenne et des trois millions d’Européens installés au Royaume-Uni va être au cœur des négociations.

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LE MONDE | 03.01.2017
Le sort des citoyens britanniques expatriés dans l’Union européenne – plus d’un million – n’indiffère absolument pas Bruxelles. Ni, symétriquement, celui des plus de trois millions d’Européens installés au Royaume-Uni. Ce devrait même être un sujet prioritaire de la future négociation du divorce d’avec le Royaume-Uni.
Preuve que le sujet est ultrasensible : les syndicats internes à la Commission et au Conseil européens se sont manifestés avant même le référendum britannique de juin 2016, pour signifier qu’ils étaient déterminés à défendre au mieux les intérêts des fonctionnaires européens britanniques en cas de Brexit.
Pour autant, pas question pour les vingt-sept autres Etats membres de commencer à discuter avec Londres de la situation des « expatriés » tant que le gouvernement de Theresa May n’aura pas activé l’article 50, la procédure de divorce prévue par les traités de l’Union. Elle s’y est engagée pour fin mars. « No negociation before notification », répètent leurs dirigeants depuis des mois, soucieux d’éviter qu’en dehors de tout cadre formel Londres tente de passer des accords bilatéraux avec les plus puissants d’entre eux, afin d’obtenir le meilleur arrangement possible aux dépens des règles communes de l’Union.
Monnaie d’échange
Donald Tusk, le président du Conseil européen, a répondu vertement, fin novembre 2016, à un courrier signé par 80 députés britanniques, principalement conservateurs, accusant Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour la Commission, de refuser d’ouvrir la négociation sur le sort des expatriés, laissant ces derniers dans l’angoisse. « La seule raison de [leur] anxiété provient de la décision du Brexit. Et la seule manière d’apaiser leurs peurs est de commencer à négocier aussi vite que possible sur la base de l’article 50 », écrivait l’ex-premier ministre polonais.
Si, à Bruxelles, des sources diplomatiques répètent n’avoir aucune volonté de « punir » Londres et les citoyens britanniques, pas question pour autant de leur faire des « cadeaux ». Début décembre 2016, un eurodéputé luxembourgeois, Charles Goerens, a suggéré que les Britanniques pourraient se voir proposer de conserver une citoyenneté « européenne », mais la proposition a été fraîchement accueillie à Bruxelles.
Les Européens ne sont pas non plus prêts à laisser Londres utiliser leurs expatriés au Royaume-Uni (800 000 Polonais, plus de 150 000 Allemands...) comme monnaie d’échange dans le but d’obtenir un divorce avantageux. Ils n’hésiteront pas à mettre dans la balance le statut des 300 000 Britanniques résidant en Espagne, ou des quelque 180 000 fixés dans l’Hexagone.
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Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)  Correspondante à Bruxelles

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