05/01/2017 – Jean-François Astier
Plus la santé est présentée comme un amalgame de techniques, de produits miracles ou de découvertes éphémères, toutes plus prometteuses les unes que les autres, et plus on a envie de renouer avec de vraies valeurs. Le jeûne en est une, mais il fait un peu peur. Il y a pourtant une manière de faire seulement « l’expérience du jeûne » et qui ne nécessite que très peu d’efforts : le jeûne de 36 heures.
Manger sans arrêt : illogique
Le jeûne est aujourd’hui montré du doigt comme une « technique » dépassée, inutile et surtout dangereuse, mettant un organisme souffrant en opposition à ce pour quoi il serait programmé : manger. L’observation des mammifères indique bien, en effet, qu’ils passent une partie de leur temps quotidien à manger, mais pas tout leur temps… Dans toutes les sciences biologiques, de la molécule et de la cellule jusqu’à l’échelle de la planète et même de l’univers, la notion de rythme est omnipotente : la reproduction de la cellule (mitose, méiose), le rythme cardiaque (je pulse, je me repose), le rythme circadien du jour et de la nuit (activité, sommeil), la croissance du printemps et la fructification de l’automne…
L’alimentation répond elle aussi à cette règle. La nuit, nous ne mangeons pas (en général) et, au petit-déjeuner du matin, nous « dé-jeûnons ». Dans des conditions optimales, ce rythme pourrait suffire, mais il est loin d’être suffisant lorsque l’on consomme, comme l’être humain, d’importantes quantités de protéines et de sucres et des aliments de toutes natures deux ou trois fois par jour… Tous les organismes ont besoin d’un repos digestif, et tous les animaux le pratiquent sans se contraindre, tous sauf nous !
Le jeûne court de 36 heures
Le jeûne est un phénomène très logique, une mise au repos de l’activité digestive avec tous les avantages et les bienfaits qui en découlent. Rappelons quelques éléments au sujet du processus de la digestion. Sur un plan calorique, l’écart entre les calories dépensées pour digérer et celles que l’on tire de la digestion de ces aliments est très faible. Exemple : pour un grand nombre d’aliments, il faut dépenser 95 calories pour en obtenir 100 ! Pendant ce temps, l’organisme acidifie ses intestins, génère des sous-produits de la digestion et des toxines et diffère sa surveillance immunitaire au prorata de l’importance des aliments à digérer.
Un jeûne bien conduit permettra donc dans un premier temps de désacidifier le terrain, de nettoyer la lumière intestinale, de mettre au repos les organes digestifs et le processus de l’assimilation intestinale. En stoppant ponctuellement l’activité enzymatique et en suspendant temporairement la réaction de nombreuses chaînes métaboliques, le système repère plus aisément une multitude de mécanismes en déséquilibre et rétablit une cohérence avec d’autant plus de vitalité que le jeûne a été bien vécu.
C’est alors que la reprise de l’alimentation doit passer par une surveillance de la qualité nutritionnelle afin d’apporter à l’organisme ce qu’il attend avec intérêt : des oligo-éléments et des vitamines en synergie entre elles qui constituent un aliment sain et vivant (crudités, levain, enzymes…).
Comment jeûner ?
Le plus important est de prendre conscience des peurs liées à l’alimentation : « Si je ne mange pas, mais je risque de… mourir ! » La réponse est bien simple et demande simplement d’observer le fonctionnement de notre propre corps : si le matin on « dé-jeûne », il suffit tout simplement d’allonger cette période de jeûne nocturne.
Souvent, je conseille de choisir un jour de la semaine pour jeûner, selon ce qui vous arrange. Exemple : le mardi. Cela signifie que l’on va allonger le jeûne de la nuit du mardi au mercredi.
Ce soir-là…
Vous avez choisi votre jour ? Parfait. Bien entendu, « faire des réserves » irait à l’encontre de notre logique qui vise à ce que la digestion soit de plus en plus légère pour qu’un autre processus s’enclenche le plus vite possible après. Ce mauvais réflexe ne ferait qu’allonger la période de digestion dudit repas au détriment de la période de repos qui doit lui succéder.
Ce soir-là (le mardi, dans notre exemple), dînez tôt et, si possible, en ne mélangeant pas trop les types d’aliments. Mais pas de restriction. Buvez normalement.
Le matin au réveil, vous avez donc déjà parcouru un quart du chemin. Sautez le petit-déjeuner en ne buvant que de la tisane (voir plus bas). Sautez aussi le déjeuner… C’est là qu’il vaut mieux avoir commencé une promenade !
Le soir, mangez si vous n’y tenez plus. Vous avez fait un jeûne de 36 heures, ou presque…
Beaucoup de personnes souhaitent avoir quelque chose qui puisse les aider à vaincre cette peur de « n’avoir rien à manger ». Un complexe de plantes* pris en infusion et bu au cours de la journée consacrée au jeûne aidera non seulement la personne à surmonter cette peur, mais soutiendra en parallèle l’organisme dans sa chasse aux toxines. De l’astragale pour l’immunité et la gestion de la sensation du froid, des feuilles de myrtille pour le pancréas, du chardon-Marie, de l’aspérule et de la marjolaine pour accompagner l’effort du foie.
Ce petit assortiment se combine avec de la rhodiola, du kudzu et de la griffonia sous forme de gélules pour éviter des réactions de faim ponctuelles et optimiser le drainage général.

Tea cup with fresh mint leaves