Drone : un petit objet volant très réglementé

La Nouvelle République 09/01/2017

Loir-et-Cher – Pros ou amateurs, les utilisateurs d’aéronefs sans conducteur doivent respecter des règles. Le point avec des spécialistes loir-et-chériens.

«  Il y a deux éléments de base : ne pas voler en agglomération et ne pas survoler les gens », explique Christophe Train, pilote de drone.

Le drone… On dit de lui qu’il a été à Noël la « star au pied du sapin ». Et ce fut le cas également en Loir-et-Cher. « On a très bien vendu les «  drones jouets  » », confirme Chloé Baudin, manager commerce hypertech à Auchan Vineuil. Il faut dire que le prix de ces appareils est parfois bien inférieur à 100 euros. Mais si leur pilotage en « amateur » ne nécessite pas de permis, leur utilisation reste réglementée.

Certains lieux interdits de survol

« Il y a deux éléments de base : ne pas voler en agglomération et ne pas survoler les gens », explique Christophe Train, de Neung-sur-Beuvron. En tant qu’utilisateur du drone à des fins commerciales dans le cadre de ses activités de photographe et de vidéaste, il a dû passer le brevet théorique de pilote d’ULM. Autres obligations pour lui : assurer son drone puis l’enregistrer « auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ». Et il ne lui est permis de l’utiliser en agglomération que sous réserve de l’accord de la Préfecture.

Le vidéaste précise par ailleurs, que « pour les professionnels comme les amateurs, l’espace aérien est régi comme le trafic routier : par exemple, il ne faut pas faire voler son drone à plus de 150 m de hauteur, et toujours le garder à vue. Et il est bien sûr interdit de survoler la maison des voisins et de filmer les propriétés privées ».

Face au succès de ces aéronefs, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) et la DGAC ont mis en ligne une carte interactive qui recense les lieux où les vols de drones sont soumis à des interdictions ou des restrictions (*). On y apprend qu’en Loir-et-Cher, il n’est évidemment pas question de survoler la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux, ni l’aérodrome de Blois-Vendôme ou la base aérienne de Romorantin-Pruniers. Interdit de survol également : Chambord et son château…

Outre le fait de se mettre en conformité avec la loi, respecter la règle qui impose de ne pas faire voler son appareil en agglomération permet d’en éviter sa perte. Car cela arrive fréquemment. La mairie de Châtres-sur-Cher postait ainsi cette annonce sur Facebook le 1^er janvier dernier : « un drone a été retrouvé par un habitant de la commune. Merci de me contacter par messagerie si c’est le vôtre. »

Christophe Train conseille donc à tous les débutants de « trouver un champ où s’exercer et commencer par des vols et des figures à basse altitude ». Autre recommandation : « Qu’il n’y ait personne autour du drone dans un rayon de 10 mètres lorsqu’on le fait décoller. »

À noter qu’en magasin, les vendeurs sont de mieux en mieux formés. « Nous observons une demande toujours plus importante d’informations «  techniques  » de la part de nos clients, indique Chloé Baudin. Afin de nous adapter au marché, nous avons d’ailleurs formé l’ensemble de nos vendeurs aux spécificités techniques des drones. »

(*) Il est aussi possible de consulter en ligne la loi du 11 avril 2012, sur les conditions d’utilisation de ces aéronefs.

Alexis Couturier