Charlie Hebdo – 11/01/2017 – Fabrice Nicolino –
L’exploitation de gaz de schiste dans la forêt de Sherwood, prévue par le groupe Ineos, pourrait mettre en danger l’écosystème du bois légendaire de Robin des bois (Wikimedia commons)
Des andouilles de la grande industrie veulent percer la forêt de Sherwood à la recherche de gaz de schiste. A quelques mètres du Major Oak, un grand chêne de 1 000 ans où, parait-il, Robin et ses amis festoyaient. Les opposants aiguisent leurs flèches et sortent les vieux carquois.
Commençons par un point d’histoire qui fera mal chez les dévots du génial archer : Robin n’est pas des Bois. Eh non ! En France, une traduction fautive a transformé hood – la « capuche » – en wood, qui veut dire « bois ». En réalité, Robin Hood est donc un type à capuche. Et comme le mot peut, dans certains cas, désigner un truand, il faudrait peut-être songer à l’appeler Robin le malandrin. Ou Robin le bandit. Bref, le reste est connu. La rencontre à coups de bâton avec Petit Jean – qui est en fait un grand car little signifie dans le récit originel « jeune » et non « petit », les embrassades avec le cousin Will l’écarlate, les pochetronnades avec frère Tuck. Ce préambule pour dire aux géniaux patrons d’Ineos* qu’ils ne réussiraient pas à vendre des cravates dans les couloirs du métro.