La Nouvelle République 13/01/2017
Le Solex n’est pas mort ! La star des sixties renaît de ses cendres. Elle roule à l’électricité et c’est à Saint-Lô, dans la Manche, qu’elle fait peau neuve.
C’est un engin mythique qui connaît une nouvelle vie.
Depuis jeudi, l’usine normande de Saint-Lô du groupe Easybike produit des Solex, nouvelle génération. Une résurrection due à Grégory Trebaol, le fondateur et PDG du groupe Easybike, créé en 2005 et spécialisé dans la conception, la fabrication et la distribution de vélos à assistance électrique (VAE) en France. C’est lui qui a racheté la marque pour la relancer.
Né en avril 1946, le Solex avait adopté une technologie originale : la bicyclette à petit moteur deux temps placé au-dessus de la roue avant. Quelque soixante-douze ans plus tard, cette star des années soixante ne carbure plus : elle est branchée écolo.
Il faut dire que c’est la spécialité d’Easybike, qui assemble déjà les bicyclettes électriques de Matra et de sa propre marque (15.000 bicyclettes électriques produites l’an dernier, dont près de la moitié à Saint-Lô).
Le précédent propriétaire de Solex, Jean-Pierre Bansard, le patron du groupe Cible, avait déjà tenté l’aventure de l’électrification des Solex, avec l’E-Solex, en 2009. Seulement quelques milliers d’exemplaires, fabriqués en Chine, furent commercialisés en Europe.
De retour en France, la marque, qui aura coûté entre 8 et 10 millions d’euros au patron d’Easybike, va être déclinée sur une large gamme, avec des modèles (Infinity, Trekking, Dirt) vendus entre 1.800 et 10.000 €, du Solex « de base » aux vélos sportifs très haut de gamme. Il devraient arriver sur le marché à la fin du mois et Easybike annonce une cinquantaine de points de vente d’ici l’été.
A Saint-Lô, les trente salariés du site devrait fabriquer sur 4.000 m2 cinquante unités par jour à partir de cadres assemblés à Taïwan, de moteurs Bosch fabriqués en Allemagne et en Hongrie ainsi que de rayons et jantes produits à Saint-Étienne.
Il revient donc de loin, le Solex. Historiquement produit à Courbevoie puis à Saint-Quentin, il a roulé, de bonnes fortunes en revers, de l’Italie à la Chine en passant par la Hongrie.
Empreinte écologique
Le Solex première génération appartenait déjà à la famille des vélos. Il était officiellement une « bicyclette à moteur de secours », mais vu le poids de l’engin, le moteur de secours restait allumé en permanence. Il était équipé d’un monocylindre de 45 cm³, puis de 49 cm³, alimenté par un miniréservoir, entraînant la roue avant au moyen d’une transmission à galet (frottement sur le pneu). Il consommait à peine 1 litre de mélange d’huile et d’essence (la Solexine) aux 100 km. Ce qui était, déjà, une belle empreinte écologique.
Christophe Colinet