Pénélopegate : on rigole bien sur Twitter !

Le Canard Enchaîné – 01/02/2017 – A.-S. M. –
6631566_000-was1701211-1_1000x625Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pénélopegate a inspiré les utilisateurs de Twitter.  Nombreux sont ceux qui, opportunément, ont exhumé de vielles phrases de Fillon, presque toutes rédigées après la défaite  de 2012. En ce temps-là, le député de la Sarthe doit se démarquer du quinquennat Sarkozy et montrer qu’il est fait d’un autre bois.
« C’est trop facile d’être généreux avec l’argent des autres, au détriment de l’emploi des autres ! »  tonne-t-il par exemple, réagissant à une augmentation du Smic. L’homme de bien(s) n’a pas non plus de mots assez durs pour les fonctionnaires et autres « assistés » qui se coulent en douce : « Injustice sociale envers ceux qui ne travaillent pas et reçoivent de l’argent public. » Ravageur !  En 2014, le voilà qui fait fi de toute prudence : « En trente ans, mon nom n’a jamais été associé à une affaire ou à un comportement contraires à l’éthique« , ose-t-il, définitif. Une autre de ses péremptoires déclarations : « Un délit, une sanction ! »
Obscure clarté
A la suite de l’affaire Cahuzac, François Hollande annonce, le 10 avril 2013, un projet de loi sur la transparence de la vie publique. Qui se présente dans les studios de télé pour le critiquer avec véhémence ? François Fillon. Le député de Paris explique au 20 heures de France 2  qu »il n’y a pas besoin de projet de loi. Je récuse l’idée que les hommes politiques soient tous corrompus ». Sur iTélé, il ajoute : « Je suis scandalisé que le gouvernement parle de loi de moralisation. Comme si la vie politique était immorale. Moi, je n’ai rien à cacher. Je ne voterai pas ce texte parce qu’il n’a aucun intérêt. »
La loi 2013 oblige les parlementaires à inscrire sur leur déclaration de patrimoine l’identité de leurs collaborateurs et les activités professionnelles de leur conjoint. On comprend que, afin de préserver Pénélope la discrète, Fillon n’ait pas été chaud pour voter une telle disposition…penelope-fillon_france_presidentielle-700x509
Depuis la semaine dernière, c’est un festival de bons mots sur Twitter. « Une française gagne 500 000 euros à l’Euro Fillon », écrit l’un, tandis que l’autre publie une photo des Balkany, hilares, ainsi légendée : « 500 000 seulement en huit ans ! Ah les bleus ! » Sur un cliché, Fillon prend Pénélope par le bras et se penche vers elle : « Si on te demande, tu dis qu’on testait le revenu universel à 7 000 euros par mois. »  « Vocabulaire de droite : 500 euros par mois, tu es un assisté; 5 000 euros par mois, tu es un assistant » : succès immédiat pour ce tweet qui choisit de décortiquer la sémantique filloniste. Une photo prise dimanche soir au meeting de La Vilette montre Pénélope fuyant regards et caméras. « Pénélope applaudie pour avoir touché 600 000 euros de fonds publics sans jamais avoir travaillé. Normal qu’elle ait l’air gênée. »
Papa poule
Lorsqu’au 20 heures de TF1, le 26 janvier il déclare :  » Lorsque j’étais sénateur, il m’est arrivé de rémunérer pour des missions précises deux de mes enfants, qui étaient avocats, en raison de leurs compétences. » Le candidat à la présidentielle a arrangé un brin la réalité.
Primo : ses enfants n’étaient pas encore avocats. Deuzio ; il ne s’agissait pas de « missions précises », mais d’un emploi à plein temps d’attaché parlementaire. Tertio : les rémunérations versées ont de quoi faire pâlir de jalousie de nombreux assistants parlementaires. La nature de ces « missions » remplies reste bien évanescente. Aussi évanescente , semble-t-il que le travail sénatorial de leur père, qui donnait l’exemple à toute la famille. Le bilan de François Fillon au Palais du Luxembourg – en séance comme en commission-, tient en quelques chiffres : zéro intervention, zéro proposition de loi, zéro rapport, une question et un seul amendement. Sûrement fignolé durant près de deux ans par les dévoués enfants Marie et Charles…

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