Le révisionnisme, tradition familiale chez les Le Pen

Charlie Hebdo – 07/02/2017 – Antonio Fischetti –
Il serait trop long, dans le cadre de ce billet, de passer en revue toutes les âneries prononcées par Marine Le Pen dans son discours de dimanche dernier. Arrêtons-nous juste sur cette petite phrase, dans laquelle la candidate FN souhaite la « promotion du roman national et le refus des repentances d’État ».
Il y avait le « récit » national, prôné notamment par François Fillon. Mais là, on franchit un autre stade. D’après le Petit Robert, un récit est une « relation de faits réels ou imaginaires »… alors qu’un roman est une « oeuvre d’imaginatio n ». On peut supposer que le « récit » se contente d’occulter certains faits, pour présenter une vision magnifiée de l’Histoire de France, où tout serait honorable et source de fierté. Or, par définition, le « roman » invente de toutes pièces. Dans le « récit national », on se contenterait d’occulter le rôle de l’Etat français dans l’esclavage, la collaboration nazie, la torture en Algérie, ou le soutien aux dictateurs Africains… Alors que dans le « roman national », on n’hésiterait pas à tordre la réalité, pour transformer tous nos rois et présidents en parfaits humanistes, tous les Français en résistants, et les colons en samaritains philanthropes…
Jean-Marie Le Pen présentait les chambres à gaz comme un « point de détail » dont la réalité pouvait être discutée. Le révisionnisme historique de sa fille est certes plus subtil, mais c’est justement ce qui en fait la dangerosité.
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