Les services russes votent FN à la présidentielle française

Le Canard Enchaîné – 08/02/2017 – Christophe Labbé et Didier Hassoux –
La cyberattaque est en préparation. Les services secrets français en sont persuadés : les ruskofs s’apprêtent à polluer la campagne présidentielle française. Le niveau d’alerte est tel qu’un prochain conseil de défense à l’Élysée est programmé sur le sujet. Les partis politiques ont déjà été convoqués le 28 octobre au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) pour un séminaire de « sensibilisation à la sécurité numérique« . Ils sont tous repartis avec une jolie clé USB et un petit « guide d’hygiène informatique » (sic) sous le bras. Tous, sauf le Front national. Pourtant invitée, la formation d’extrême droite a décliné. Marine Le Pen avait-elle peur de se fâcher avec son ami Vladimir ? 
Des virus électoraux
hackers-russesPour la DGSE, cela ne fait aucun doute : les espions russes vont tenter de refaire le coup de l’élection de Trump. Cette fois en faisant de la retape pour Marine Le Pen sur les réseaux sociaux, grâce à des robots informatiques qui génèreront des messages positifs par milliers. Ou en révélant des données et mails confidentiels de ses adversaires. Hillary Clinton en sait quelque chose… Des offensives d’autant plus faciles à conduire que « les partis politiques et leurs dirigeants se croient à l’abri de tout mais n’y connaissent rien« , estime Jean-Jacques Quisquater, professeur de cryptographie et de sécurité multimédia à l’université de Louvain (Belgique). Lors des « primaires citoyennes », les sites du PS, de la Belle Alliance populaire de la haute autorité chargée de veiller à leur bon déroulement ont subi des attaques en règle depuis des ordinateurs basés en Russie. Pas au point de truquer le résultat, tout de même ? 
Les institutions de la République sont elles aussi potentiellement visées. Pour rappel, entre les deux touts de la présidentielle de 2012, un malware, micrologiciel espion sophistiqué d’origine russe, baptisé « Regin », avait pris d’assaut l’Élysée. Après l’épisode américain, le niveau de protection, assurent les services français, a été relevé. Ce qui n’a pas empêché Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, de s’inquiéter récemment auprès du SGDSN de ne pouvoir garantir le fiabilité du scrutin à venir. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) s’est aussitôt vu confier une veille sur Internet pour repérer les tentatives de sabotage de la campagne. Et les boulons du système de collecte des résultats dans les bureaux de vote ont été sérieusement resserrés. « Heureusement, comparé aux États-Unis, souffle une barbouze, nous sommes très en retard sur le vote électronique… »
C’est bon, parfois, d’être has been
img_0564

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
Cet article, publié dans Médias, Politique, est tagué , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.