Allemagne /Turquie – Polémique germano-turque : Merkel appelle Erdogan à «garder la tête froide»

Leparisien 06/03/2017
La chancelière a réagi ce lundi après les déclarations du président turc dénonçant des «pratiques nazies» suite à l’interdiction de meetings outre-Rhin.

La chancelière allemande Angela Merkel à Tunis, en Tunisie, le 3 mars 2017 (AFP/FETHI BELAID)
La chancelière Angela Merkel a appelé ce lundi Ankara «à garder la tête froide» dans l’actuelle crise diplomatique germano-turque.
«A l’adresse de notre partenaire turc, soyons critiques là où c’est nécessaire mais ne perdons pas de vue la signification de notre partenariat, de notre relation étroite. Et gardons la tête froide», a indiqué devant la presse le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert. «Nous rejetons l’assimilation de la politique de l’Allemagne démocratique à celle du national-socialisme. D’une manière générale les comparaisons au nazisme sont toujours absurdes et déplacées car elles reviennent à minimiser les crimes contre l’humanité du national-socialisme», a-t-il encore dit.
Quelques heures plus tôt, Peter Altmeier, le chef de la chancellerie fédérale avait qualifié les propos d’Erdogan d’«absolument inacceptables». «Nous allons, en tant que gouvernement fédéral, le faire savoir très clairement» à la Turquie, a-t-il dit à l’antenne de la chaîne publique allemande ARD. «Il n’y a aucune raison qu’on nous fasse la leçon, des reproches», a ajouté le responsable.
Le président Erdogan en campagne électorale
Dimanche, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait accusé l’Allemagne d’user de «pratiques nazies» après l’interdiction en fin de semaine dernière par des autorités municipales de meetings électoraux en faveur du oui au référendum du 16 avril sur l’extension des pouvoirs présidentiels turcs.
«Si je le veux, je viendrai en Allemagne», a encore clamé Recep Tayyip Erdogan, «si vous m’arrêtez à la porte et ne me laissez pas parler, je mettrai le monde sens dessus dessous». Ces déclarations sont intervenues alors que la tension semblait être retombée d’un cran samedi soir, après un entretien téléphonique entre Angela Merkel et le Premier ministre turc Binali Yildirim, que celui-ci avait qualifié de «productif».
Des relations de plus en plus compliquées
La dispute autour de l’annulation de réunions publiques auxquelles devaient participer des ministres turcs viennent encore détériorer des relations très compliquées. Ankara dénonce notamment les critiques allemandes après la vaste purge qui a suivi la tentative de putsch de juillet dernier. Elles se sont aggravées après l’incarcération la semaine dernière pour «propagande terroriste» du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt en Turquie, Deniz Yücel. Berlin a vivement dénoncé les atteintes à la liberté d’expression.
La Turquie accuse régulièrement l’Allemagne d’héberger des «terroristes», que ce soient des sympathisants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation «terroriste» par Ankara, Bruxelles et Washington, ou des putschistes présumés.
L’Allemagne héberge la plus forte communauté de la diaspora turque dans le monde, soit trois millions de personnes, dont 1,4 million d’électeurs turcs courtisés par les différents partis avant chaque scrutin majeur en Turquie.
  Leparisien.fr avec AFP
> Turquie : Erdogan accuse l’Allemagne de «pratiques nazies»

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