Chine – Sur la peine de mort, la Chine cultive le « secret d’Etat »

Le Monde 13/04/2017

Le directeur d’Amnesty International pour l’Asie de l’Est, Nicholas Bequelin (à gauche), et James Lynch, directeur adjoint de l’ONG, exhibent des copies du rapport annuel sur la peine de mort lors d’une conférence de presse à Hongkong, le 10 avril 2017. Kin Cheung /AP
Le pouvoir chinois préserve jalousement ses secrets, lesquels sont, partant, difficiles à exhumer. Amnesty International vient opportunément de le rappeler à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur le recours à la peine de mort dans le monde.
Dans ce document de 54 pages, l’organisation non gouvernementale (ONG) de défense des droits de l’homme explique que le pays, à lui seul, aurait exécuté davantage de personnes en 2016 que tous les autres Etats de la planète réunis. CNN
Cela aurait concerné plus d’un millier d’individus – des « petits » plutôt que des hiérarques, d’après Quartz – , très loin devant l’Iran (567), l’Arabie saoudite (154), l’Irak (88) et le Pakistan (87). Dans la très grande majorité des cas, le nom du citoyen exécuté n’était connu que de sa seule famille. IB Times
Ce voile de mystère, maintenu par les autorités au motif qu’il recouvrirait des « secrets d’Etat » ne pouvant en aucun cas être partagés, relance le débat sur le crédit à accorder aux dires du régime de Xi Jinping, au pouvoir depuis mars 2013, observe The New York Times.
D’un côté, celui-ci a promis aux citoyens davantage de transparence – ce qui s’est traduit par une impitoyable chasse aux corrompus et aux prévaricateurs, à tous les niveaux – ainsi qu’un système judiciaire plus équitable et ouvert. De l’autre, cependant, il réprime et étouffe tout ce qui s’écarte de la doxa officielle fixée par le Parti communiste (fort de 88 millions de membres) et dont celui-ci se pose en ultime garant.
Comme l’explique le Guardian, citant un chercheur d’Amnesty International, la Chine cadenasse ses informations pour ne pas être embarrassée en raison des failles de son système. En effet, aux exécutions abusives s’ajouteraient parfois des vices de procédure au niveau de la représentation juridique des accusés.
Dans ce contexte, l’Indien Salil Shetty, secrétaire général de l’ONG, appelle les dirigeants chinois à faire face à leurs responsabilités. « La Chine veut occuper le premier rang sur la scène internationale, mais en matière d’application de la peine capitale, elle donne le plus mauvais exemple qui soit », déplore-t-il. De quoi pousser Pékin à s’amender ?

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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