Présidentielle en Iran : le camp conservateur à la manœuvre

Le Monde 12/04/2017
Réformateurs contre conservateurs, modérés contre jusqu’au-boutistes. Alors que les candidatures en vue de l’élection présidentielle iranienne du 19 mai sont ouvertes depuis hier et le resteront jusqu’à samedi, les lignes de
Dans le camp des apparatchiks, Ebrahim Raisi figure en bonne place. Ce clerc de 56 ans, qui dirige Astan Qods Razavi – une fondation caritative puissante, chargée du mausolée de Reza, huitième imam du chiisme duodécimain –, escompte bien défier le président sortant, Hassan Rohani, qui n’a pas encore fait formellement acte de candidature. The Wall Street Journal

Le clerc conservateur Ebrahim Raisi s’exprime dans la ville sainte chiite de Machhad (nord-est de l’Iran), en février 2016. HANDOUT / REUTERS
A la faveur d’une déclaration surprise, dimanche, ce seyyed (descendant du prophète Mahomet, reconnaissable à son turban noir) a affirmé qu’il avait décidé de se lancer dans la course à la présidence car cela relevait de sa « responsabilité religieuse et révolutionnaire ». The Guardian
  1. Raisi est réputé proche de l’ayatollah Ali Khamenei, 77 ans, la plus haute autorité politique et religieuse de la République islamique, qui le tiendrait en très haute estime. Vers la fin des années 1980, il a joué un rôle de premier plan dans les exécutions de masse d’opposants au régime, rappelle Radio Free Europe.
Son entrée dans l’arène politique, sans doute également motivée par le fait de succéder le jour venu au Guide suprême, sonne comme un sérieux défi pour M. Rohani, qui, il y a quatre ans, avait fait campagne avec la promesse de mener à bien des réformes pour tirer le pays de l’ornière économique et diplomatique.
C’est la raison pour laquelle celui-ci s’est attaché à défendre son bilan économique, insistant sur le fait qu’il a stabilisé la devise nationale (le rial), jugulé l’inflation et renforcé la croissance. Il a également battu en brèche l’idée selon laquelle les Iraniens les plus pauvres n’auraient que peu bénéficié de la levée des sanctions internationales consécutive à l’accord sur le nucléaire, scellé à la mi-juillet 2015 en Autriche. Le mécontentement sourd pourtant çà et là. Bloomberg
Finalement, pour Amir Taheri, chroniqueur du journal panarabe Asharq Al-Awsat et ancien rédacteur en chef du quotidien iranien Kayhan, l’élection à venir peut se résumer à un duel entre les « orphelins de Rafsandjani », l’ancien président (de 1989 à 1997, mort en janvier et qui incarnait une ligne pragmatique), et les « protégés de Khamenei ». Le gant de velours ou la main ferme…

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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