Ne plus laisser les sans-abris crever dans la rue !

Un doigt dans l’actualité – mars/avril 2017 – Epmma Berthot –
Ce n’est que lorsqu’il fait très froid que l’on se souvient que quelques-uns de nos congénères vivent dehors.On les plaint, on se dit que nos voitures, bien au chaud dans leur garages, sont mieux traitées que ces être humains que l’on ne regarde souvent même pas quand on passe à côté d’eux dans la rue de peur qu’ils nous demandent une pièce… ou un sourire. On culpabilise. Quand le mercure descend plus bas, certains meurent et on culpabilise encore plus.
Pourtant, nous ne sommes pas les premiers coupables ! Ceux qui sont responsables des morts par grand froid, ce sont nos dirigeants. Nationaux et locaux. Est-il philosophiquement acceptable que dans un système où l’impôt doit aussi servir à la solidarité, des êtres humains moisissent et crèvent sur les trottoirs ? Notre société trouve de l’argent pour rénover ses bâtiments, acheter des œuvres d’art, subventionner un tas de choses – utiles ou inutiles -, mais pas pour « aider » ceux qui ont un besoin urgent ?
Il y a quelques mois, le Washington post dressait le portrait de Sam Tsemberis, un psychologue qui a eu une idée géniale pour venir en aide aux sans-abris. Appliquée dans l’Utah, à Phoenix (Arizona) et à la Nouvelle-Orléans, cette idée a pratiquement réduit à néant le nombre de SDF et convaincu de nombreux politiques, même des Républicains très à droite. L’idée en question ? « Donnez un foyer à un sans-abri et vous résoudrez les problèmes de marginalisation« , affirme Tsemberis.
Auparavant, les centres d’aide aux sans-abri travaillaient avec un système de récompense sur le modèle « supprime ta dépendance à la drogue et à l’alcool et on t’offrira un toit ». Tsemberis inverse cette logique. Selon lui, une personne a de meilleures chances d’évoluer positivement si elle est installée dans un logement stable, sans infantilisation, sans carotte ni bâton. Le gouvernement fédéral a testé ce modèle sur 734 SDF dans 11 villes. Il s’est avéré que le taux de toxicomanie a considérablement réduit et que les coût liés à la santé ont été divisés par deux.
Le plus insupportable, – puisqu’il faut toujours tout ramener au fric dans ce monde-, c’est que la construction de logements basiques, mais décents, ne coûterait pas si cher que ça à la société… Alors, chers maires, députés et futur(e)s président(e)s : bougez-vous !
Lire : En 2016, au moins 411 sans-abri sont morts dans la rue !
Je ne sais plus comment exprimer ma colère ! Des citoyens français d’aujourd’hui vivent dans des conditions que l’on retrouve dans les romans d’Émile Zol. Je ne sais plus comment le dire, comment le crier : savoir que des familles vivent dans de telles conditions en 2017 est inacceptable, insupportable.
La révolte me pousse encore une fois à me tourner vers ceux qui peuvent faire quelque chose et qui ne font pas assez.J’étais aux côtés de l’abbé Pierre en 1992, lorsqu’il a demandé la création du Haut Comité pour le logement des Défavorisés. Vingt-cinq ans plus tard, qu’en est-il ? Pourquoi encre tant de difficultés à loger les plus faibles d’entre nous ? Ce qui se déroule sous ,os yeux est une véritable catastrophe. Une catastrophe humaine qui fait des millions de victimes. Demandons justice !   Raymond Étienne, président de la fondation abbé Pierre / avril 2017

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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