Depuis trois jours, plusieurs centaines de personnes se mobilisent à Yerres. Les maires de l’agglomération ont demandé la démission de M. Dupont-Aignan de ses fonctions de président.
Le Monde | 02.05.2017 à 07h04
« Dupont la honte », scandaient les manifestants sur le parvis de la mairie, lundi 1er mai. Depuis trois jours, plusieurs centaines de personnes se mobilisent à Yerres, dans l’Essonne, pour protester contre l’alliance de leur maire, Nicolas Dupont-Aignan, avec la présidente du Front national, Marine Le Pen, pour le second tour de l’élection présidentielle.
Yerres, lundi 1er mai 2017. Un drapeau noir flanqué d’un panneau «place de la honte» a été hissé devant l’entrée de la mairie de Yerres. (LP/N.C.)
Dupont La Honte! #Yerres #circo9108 #LePenNON https://t.co/zKSWkiagPF
— ElodieJauneau (@Elodie Jauneau)
Des citoyens de cette ville de 29 000 habitants, dont le président de Debout la France (DLF) est maire depuis 1995, avaient appelé au rassemblement sur les réseaux sociaux. Après avoir chanté La Marseillaise, conclue par de nouveaux « Démission ! », opposants au député et maire, électeurs déçus ou habitants de villes environnantes ont défilé en cortège à travers la ville.
Chaque jour un peu plus nombreux pour dire non à un Maire FN, non à un Député FN, non à un président d’agglo FN.… https://t.co/jEH975lKhS
— ElodieJauneau (@Elodie Jauneau)
Cette alliance avec le Front national (FN), « c’est la stupéfaction et aussi le choc », résumait dimanche Françoise, 74 ans, vêtue d’un t-shirt affichant « Il votera Le Pen, pas moi ». Pour cette femme qui avait voté pour M. Dupont-Aignan aux municipales de 2014 — il avait été réélu avec plus de 77 % des voix — « il ne représente pas la ville, car Marine Le Pen n’a eu que 1 817 voix à Yerres au premier tour ».
« On savait qu’il avait des orientations antieuropéennes, mais on ne pouvait pas se douter qu’il allait aller vers le FN, car il l’a beaucoup critiqué », a renchéri Anne, 73 ans. Cette Yerroise recense un seul précédent de manifestation contre le maire : « En 1995, quand il a augmenté les impôts pour payer la dette » d’un prédécesseur.
Nicolas Dupont-Aignan a déclaré au Parisien qu’il « écrirait bientôt aux Yerrois ». Il affirme recevoir dans sa ville, où il dit être « tous les jours », « des milliers de messages de soutien ».

manifestation a Yerres