En Corée du Sud, la présidentielle de tous les défis

Le Monde 09/05/2017
Un scrutin au parfum d’inédit pour oublier. Les électeurs sud-coréens sont appelés aux urnes, ce mardi, afin de choisir leur futur président et faire table rase de « l’ère Park Geun-hye », dont la chute brutale pour corruption a profondément marqué les esprits. BBC, East Asia Forum

Moon Jae-in, candidat du Parti démocrate à l’élection présidentielle en Corée du Sud, et sa femme Kim Jung-suk saluent leurs partisans après avoir voté, le 9 mai 2017, à Séoul. Park Young-tae / AP
Impliquée dans un vaste scandale de prévarication, l’ex-dirigeante conservatrice (2013-2017) a payé au prix fort les errements de sa conseillère de l’ombre, Choi Soon-sil, accusée d’avoir profité de ses relations privilégiées pour extorquer des dizaines de millions de dollars aux chaebols, ces grands conglomérats nationaux quasi intouchables.
Parmi les treize candidats en lice pour la fonction suprême, Moon Jae-in, du Parti démocrate (opposition), semble le mieux placé pour l’emporter face au centriste Ahn Cheol-soo et au conservateur Hong Joon-pyo. Sa victoire mettrait un coup d’arrêt à la domination de la droite, hégémonique depuis une décennie (avec Lee Myung-bak, puis Park Geun-hye).
Quel que soit le successeur de Mme Park, dont la destitution avait été officiellement entérinée en mars par la Cour constitutionnelle après de longs mois de tumulte politico-social, il aura moult défis à relever, tant sur le plan intérieur que sur la scène internationale.
Au niveau national, le prochain locataire de la « Maison bleue » devra se colleter avec une conjoncture économique morose, grevée par le ralentissement de la croissance, le chômage élevé des jeunes et un certain pessimisme quant à l’avenir, observe le Financial Times. Charge à lui également d’instiller davantage de transparence dans le système institutionnel et de répondre à la montée des inégalités.
En matière diplomatique, sa mission ne s’annonce pas moins aisée car il aura à gérer une donne géopolitique complexe, non seulement avec la Corée du Nord de Kim Jong-un – avec laquelle Moon Jae-in veut négocier s’il est élu –, mais aussi avec la Chine et les Etats-Unis. CBN News
Jusqu’à présent, à chaque échéance électorale majeure, le casse-tête nord-coréen a suscité des avis très tranchés au sud du 38e parallèle. Ce vote ne fait pas exception à la règle, relève Peter Ward, chercheur à l’Institut Asan d’études politiques, sis à Séoul, dans une tribune à Al-Jazira. Dans un éditorial, le quotidien The Hankyoreh prend clairement position. Sa ligne : la recherche de la paix et du dialogue intercoréen, et non l’affrontement avec Pyongyang

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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