Aux États-Unis, la résistance à Trump s’organise

Siné Mensuel N° 64 – mai 2017 – Karl Van Meter –
Aux États-Unis aussi, l’élection du milliardaire populiste et raciste a déclenché des réactions citoyennes. Des villes, des États et même des membres de l’administration refusent de se plier aux oukases du président américain.
Cannabis. Quatre gouverneurs d’États où la marijuana est devenue légale (Alaska, Washington, Oregon et Colorado) ont adressé une lettre à Trump et à son administration, le 17 avril, pour lui demander que les autorités fédérales ne s’ingèrent pas dans leurs affaires sans discussions préalables. Aaron Smith, le boss de la National Cannabis Industry  Association, constate : « Les marchés réglementés créent des emplois, génèrent des recettes fiscales grâce à la vente de marijuana. L’administration Trump devrait travailler avec ces États et constater que ces marchés réglementaires fonctionnent en toute sécurité, au lieu de les réprimer. »
Environnement. Trump nie le changement climatique. Le 22 avril, des dizaines de milliers de scientifiques et de citoyens sont descendus dans la rue pour réaffirmer la réalité de ce changement.
Fiscalité. Trump refuse de montrer ses feuilles d’impôt, contrairement à ce qu’il avait promis de faire lors de la campagne, comme tous les présidents depuis Nixon. Les tax payers américains ont organisé d’énormes « Tax Marches » à travers le pays, réclamant au président de présenter ses feuilles d’impôt ainsi que la liste de ses visiteurs à la Maison-Blanche qu’il refuse également de rendre publique.
Résilience et résistances. Pour ce qui est de l’inégalité économique et de la fragilité financière qui a détruit des villes entières, Yes! Magazine a fourni trois exemples étonnants de résilience et de reconstruction communautaires sur des bases plus égalitaires, plus sables et plus écologiques : Sunset Park, Brooklyn (New-York), dévasté par l’ouragan Sandy en 2012 et, depuis, dynamisé par l’association Uprose; Buffalo (New York) qui a perdu plus de la moitié de sa population depuis 1950, et redynamisé depuis 2005 par le groupe communautaire People United Sustainable Housing (PUSH); Richmond (Californie), dominé par Chevron et sa raffinerie de 1 500 hectares, repris en main par un vaste collectif d’associations. Depuis l’arrivée de Trump, ces trois villes servent d’exemple avec leur community-based solutions.
Les sanctuaires. En plus des très officielles « villes sanctuaires », telles que San Francisco, Los Angeles, la Nouvelle-Orléans, Cook Country (Chicago) et tant d’autres*, où les mois fédérales sur l’immigration ne sont pas nécessairement respectées, , on trouve désormais des « comtés sanctuaires » (Sanctuary counties) et même des États sanctuaires (sanctuary states) comme la Califormie, le Colorado ou le Nouveau-Mexique… Ainsi, depuis un an, des travailleurs immigrés sans papiers peuvent obtenir un permis de conduire légal en Californie. Bien entendu, Trump et ses acolytes n’apprécient pas du tout et préparent une avalanche de décrets et de lois pour sanctionner ces mal-pensants. Mais San Francisco n’a pas attendu que Trump s’installe à la Maison-Blanche pour voter sa résolution du 15 novembre 2016 réaffirmant « l’engagement de San Francisco envers les valeurs de l’inclusivité, de respect et de la dignité.
Au sein même de l’administration, la résistance s’organise au sein de « communautés solidaires », comme le National Park Service qui s’est fait censurer pour avoir twitté les vrais chiffres de l’investiture Trump, ou l’équipe administrative du département d’État qui a démissionné en bloc fin janvier, ou encore des membres de l’Intelligence Communauty qui bloquent la transmission de renseignements à une administration considérée comme ‘incompétente, malhonnête, pleine  de fuites et pénétrée par le Kremlin.
* Voir http://cis.org/Sanctuary-Citles-Map

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