Balkany : Levallois, les voilà !

Le Canard Enchaîné – 02/08/2017 – Hervé Liffran –

Près de trente ans après les premières révélations du « Canard » sur les exploits des Balkany à Levallois-Perret, la fin de partie s’annonce pour le couple infernal. Le 24 juillet, le parquet national financier a demandé le renvoi en correctionnelle de M. le Maire pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée, corruption passive, prise illégale d’intérêt et déclaration incomplète ou mensongère ».

Isabelle, son épouse et sa première adjointe, est visée pour une partie de ces délits. Tout comme plusieurs proches de Balkany, parmi lesquels figure Arnaud Claude, avocat d’affaires et associé de… Nicolas Sarkozy. 

Le réquisitoire rappelle les trafics financiers et immobiliers des « Thénardiers de Levallois » qui leur ont permis d’acquérir une somptueuse villa aux Antilles, un palais à Marrakech et le domaine de rêve du moulin de Giverny. Il dévoile, en prime, quelques détails poilants sur la passion des Balkany pour l’argent liquide et tout spécialement pour les billets de 500 euros. Les magistrats reprennent le témoignage d’une employée de la maison de Giverny, qui a raconté aux enquêteurs que Patrick Balkany apportait d’épaisse liasses dans des « enveloppes marron », qui traînaient dans toute la baraque, comme l’a raconté « L’Obs » (26/7). « J’ai le souvenir d’avoir, par curiosité, compté une liasse de billets qui était sur le bureau de leur chambre, s’est confiée la dame. Il y avait 8 000 euros. C’était son argent de poche. Il avait même régulièrement des espèces dans les poches de son peignoir. »

La responsable d’un pressing fréquenté par le couple se remémore, quant à elle, avoir retrouvé sept coupures de 500 euros oubliées dans un costume. Et la directrice d’un supermarché a confessé qu’Isabelle Balkany venait souvent lui rendre visite pour lui demander de changer en menue monnaie ses encombrants biftons.

Aujourd’hui, les Balkany sont au régime sec : leurs biens immobiliers ont été confisqués et il n’y a plus grand monde pour accepter leurs billets de 500. Mais il peuvent souffler encore un peu. Dans le meilleur des cas, le procès du duo et de leurs compères pourrait se tenir d’ici à la fin 2018. Le temps que le dossier repasse devant la Cour d’appel puis devant la Cour de cassation, l’affaire ne sera pas définitivement tranchée avant 2020.

Pile-poil pour fêter la fin de leur cinquième mandat municipal…