Marre du culte du vide dans les médias

Un doigt dans l’actualité N°5 – août/septembre – Édito – 

Trop de bruit ! Le vacarme médiatique nous rend tous un peu dingues… et admettons-le, un peu cons aussi. Tout ce que touchent les médias politiques se transforme en une bouillie dégoulinante et hystérique, en un patchwork d’anecdotes, de petites phrases, de polémiques entretenues – quand elles ne sont pas créées de toutes pièces – par des journaleux « polémistes » ! 
Tout est vu au travers d’un prisme manichéen qui nous ancre dans l’instantanéité du traitement de l’actualité, désormais considérée comme un produit jetable. Comment les blâmer, ces médias, qui doivent trouver de quoi raconter 24 heures sur 24 à la cible chérie de leurs annonceurs ? Comment leur demander de faire preuve d’analyse, de recul, de prospective, quand ils doivent s’assurer que le « public » reste connecté à leur flux ? Paraître intello (lire chiant) n’est pas une option. Il faut faire simple. Simpliste. Pour les simplets ?
La politique, c’est certes agir au présent, mais c’est surtout préparer l’avenir d’une société en tâchant d’en comprendre sa complexité. Parler du présent ? Oui ! Si et seulement si c’est pour tenter de le comprendre. Réduire la politique au bruit qu’elle génère dans ce présent, aux sondages, à des termes « vendeurs » – « Jupiter », « omniprésence », etc. -, à des anecdotes – Mélenchon sans cravate, Autain qui regrette qu’il n’y ait pas de garde d’enfants au Parlement, Brigitte et ses robes, etc. -, à la forme plutôt qu’au fond, c’est minimiser son importance. Et c’est forcer nos politicards à s’adapter à cette forme d’actualité assourdissante qui tricote et détricote la popularité dont ils ont besoin pour exister… et agir.
On les fustige souvent, ces politicards. On leur reproche leur manque de substance, leur propension à ne penser qu’à leur com’. Mais comment pourraient-ils agir autrement qu’en s’adaptant aux médias sans lesquels ils ne sont rien ? Macron l’a dit : il ne copinera pas avec la presse – une presse qui ne le fascine pas, contrairement à ses deux prédécesseurs. Courageux ? Inconscient ? Suicidaire ? Attention, monsieur le Prez’ : affamer les médias, ne pas les nourrir régulièrement, en les caressant dans le sens du poil, c’est leur donner envie de se jeter sur vous comme une meute de loups sur un morceau de viande !
On est tous d’accord : la politique doit se réinventer. Les médias politiques aussi ! Et comme l’un ne se fera pas sans l’autre, ça n’est franchement pas gagné…

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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