La Nouvelle République 07/09/2017 05:38
Beaucoup d’internautes déplorent le rendez-vous manqué entre Tours et la donation Cligman partie à Fontevraud. Un vrai syndrome pour certains.
Un musée d’art contemporain ouvrira en 2019 à Fontevraud (Maine-et-Loire) avec les œuvres de la donation Cligman.
Affaire d’État ? Presque… Oui, si l’on prend en compte le niveau des interventions en faveur de la donation des époux Cligman : d’abord François Hollande, en mars lors de l’inauguration du CCCOD, puis celle de Françoise Nyssen, la ministre de la Culture, avec une vidéo projetée vendredi à Fontevraud lors de l’officialisation de la première donation à l’État (Fontevraud lui appartient) et de la seconde à la région des Pays de la Loire (gestionnaire du site par délégation de service public).
« Fontevraud ne sera pas Bilbao »
Depuis, les réactions sur internet ne manquent pas pour commenter le fait que Tours ne bénéficie pas de cette donation d’œuvres de la seconde partie du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui aurait complété les collections du musée des Beaux-Arts, déjà enrichi au fil de son histoire par des legs.
Beaucoup de réactions disent que Tours a laissé filer cette belle occasion. « Pitoyable l’attitude de cette ville et de cette majorité municipale de droite, archaïque, passéiste, sans grande vision culturelle, sans projets et qui sera naturellement balayée aux prochaines élections municipales par le premier clampin venu portant la bannière Macron », écrit un internaute.
« Encore une fois, Tours a perdu une occasion exceptionnelle d’avoir sur son territoire une collection exceptionnelle. Si d’être dans un secteur sauvegardé empêche tout développement alors quittons cette contrainte, on ne vit pas dans le passé, le comtemporain peut s’exposer avec le XVIIIe siècle. Le maire n’a aucune vision pour sa ville, il suffit de constater l’abandon de son siège pour le Sénat. Quant à ceux qui ne veulent aucun changement, ils auront sur leur conscience un tel gâchis. »
Un autre surenchérit : « Une fois de plus, une fois de trop, c’est une occasion qui passe sous le nez de la ville de Tours. Pendant que l’on fait la fine bouche sans en avoir bien évidement les moyens, d’autres ont profité de cette aubaine. Voilà l’exemple typique qui explique pourquoi nous sommes toujours à la ramasse alors que la puissante région des Pays de La Loire est, elle, en avance dans tous les compartiments du jeu. »
A l’inverse, un lecteur écrit pour évoquer « les exigences du couple Cligman » faisant référence à tous les épisodes du musée, la construction d’une aile comme s’il était sur sa propriété, puis du château. « Cligman c’est pas Guggenheim. Et Fontevraud ne sera pas Bilbao. »
Certes, mais qui le prétend ? « La collection Cligman est une honnête collection d’amateur d’arts fortunés comme il en existe des centaines en France mais qui ne mérite en rien d’être qualifiée d’exceptionnelle, de cohérente ou valant le déplacement pour le public, et encore moins de construire une aile dédiée du musée des Beaux-Arts de Tours ou d’éjecter le Musée du jeu de Paume du Château. »
« La collection Cligman n’est en effet absolument pas celle de Guggenheim, de Rosenberg ou de Wildenstein et ne mérite absolument pas un tel remue-ménage médiatique ! » Et pourtant…
A lire sur Inventerre : Indre-et-Loire – Patrimoine : Tapis rouge pour la donation Cligman à Fontevraud Publié le 4 septembre 2017 par kozett
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Frédéric Baylot
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