La France à l’heure de l’urbanisme écologique

Univers Nature – 11/09/2017 –paris-ratpLe Second Empire a marqué un tournant en France. Si le pays fait face à des troubles politiques suite au coup d’état de Napoléon III, il entre aussi de plein pied dans la révolution industrielle. Les français quittent peu à peu la campagne pour rejoindre Paris et ses premières usines. La ville possède encore une architecture médiévale, peu adaptée pour accueillir cette nouvelle vague de population. La capitale est insalubre et les maladies se propagent. Napoléon III décide donc de moderniser la ville et confie les clefs de cette transformation au Baron Haussmann. Ce dernier aère la ville en construisant de grands boulevards et les fameux immeubles haussmanniens. Les grandes villes françaises ont suivi la même mue. Pourtant, depuis, les villes ont très peu évolué et à l’heure de la question écologique et de l’écohabitat, on peut se demander s’il n’est pas temps de relever un nouveau défi.
La place grandissante des pistes cyclables
C’est certainement la transformation la plus visible et la plus avancée en termes d’écologie urbaine à l’heure actuelle dans les grandes villes françaises. Les vélos en libre-service se sont déjà bien implantés dans le paysage et la plupart des grandes villes se lancent désormais dans le défi des pistes cyclables. C’est notamment le cas à Paris où Anne Hidalgo a promis de doubler leur nombre d’ici 2020. Si l’idée est de vider peu à peu les villes des voitures pour atténuer la pollution, ce principe est loin d’être facile à mettre en place. En témoigne la passe d’armes entre le maire de Paris et le Préfet concernant l’aménagement de la rue de Rivoli. Si ce projet, hautement symbolique, ne semble pas encore acté, ce n’est pas la seule piste à suivre.
Les bâtiments zéro énergie
Dans son article « Bâtiments zéro énergie : concilier vie urbaine et nature, grâce aux nouvelles technologies », le site Urban Hub nous rappelle que les bâtiments zéro énergie compensent leur consommation par une production d’énergie propre dont peut bénéficier l’ensemble du réseau. Des projets ont déjà vu le jour en France et le plus emblématique est certainement l’ensemble d’immeubles appelé « Hikari » dans le nouveau quartier d’affaires lyonnais de la Confluence. Celui-ci a d’ailleurs pris l’appellation « d’éco-quartier » puisque l’écologie a été placée au cœur du projet. Cela a été rendu possible puisque c’est un nouveau quartier entier qui a vu le jour dans une zone délaissée. Des projets d’une telle envergure semblent bien plus complexes dans des grandes villes dont la majorité de la surface est déjà occupée.
La place de l’État en question
Dans les deux exemples cités, que ce soit le développement de pistes cyclables ou bien la construction d’éco-quartiers et de bâtiments zéro énergie, à chaque fois ces projets sont le fruit du travail des municipalités. L’État parait absent des débats et cela interpelle. Si certes, l’urbanisme relève du domaine des villes, l’État brille tout de même par son silence, en témoigne les actuels débats parisiens sur la rue de Rivoli. Une position tranchée de l’État pourrait grandement simplifier la situation, mais Emmanuel Macron reste flou sur la question. S’il avait annoncé durant sa campagne vouloir lancer un grand plan de rénovation des bâtiments publics, de l’État et des collectivités locales pour 4 milliards d’euros, il ne s’est jamais réexprimé sur le sujet depuis son élection.
La France, à travers ses grandes métropoles, prend peu à peu conscience du défi qui s’annonce et du besoin d’opérer un virage écologique. Paris et Lyon en sont de parfaits exemples, pourtant l’État semble absent des débats. Il n’y pas à douter qu’une vraie transition écologique urbaine ne pourra se faire sans une vraie volonté venue des plus hautes sphères du pays.
La végétalisation des façades, nouvel enjeu des projets d’urbanisme
Les villes et en particulier Paris ont compris les enjeux de la végétalisation du bâti. Les façades représentent un vaste terrain d’expression pour embellir les sites urbains mais aussi gérer les eaux de pluie et assainir l’air ambiant.
Le végétal pour lutter contre le changement climatique
Pendant plusieurs décennies, le béton a envahi les villes avec pour conséquence des îlots de chaleur et une réduction de la biodiversité. Aujourd’hui, les villes mesurent les bienfaits de la végétalisation et l’intègrent de plus en plus dans les projets d’urbanisme. A Paris comme dans toutes les métropoles, la présence du végétal constitue un enjeu écologique dans la lutte contre le changement climatique. Le Plan Biodiversité de Paris rappelle cet objectif en préconisant la préservation et le renforcement de la nature dans la ville, notamment via la végétalisation des murs publics et privés.
La végétalisation des bâtiments offre de nombreux avantages pour la ville.
– Elle participe à la rétention des eaux pluviales: 4 à 38 mm selon l’épaisseur du substrat, réduisant la saturation du réseau d’évacuation et diminuant les risques d’inondation.
– Elle permet de développer la biodiversité, les espaces végétalisés offrant des lieux de refuge, de repos, de nourrissage et de reproduction pour la faune.
– Elle améliore l’isolation et l’inertie thermique des bâtiments, ainsi que l’isolation phonique.
– Elle régule aussi la température ambiante en ville car l’air est rafraîchi et humidifié grâce au phénomène d’évapotranspiration, contribuant à lutter contre le phénomène d’îlots de chaleur.
– La végétalisation améliore aussi la qualité de l’air en absorbant les particules en suspension telles que les poussières et substances polluantes.
En outre, la présence de végétaux en ville améliore le cadre urbain.

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