Le billet de Michel Schifres – Au Nègre Triste

Chaque jour, en 780 signes, un regard décalé, piquant et ironique sur l’actualité
L’Opinion 26/09/2017  Par Michel Schifres
En ces temps de bien-pensance, il faut faire attention avec le passé. Le Conseil de Paris vient de prendre une décision d’un courage inouï : il a choisi de retirer l’enseigne d’un immeuble de la capitale. C’est qu’elle proclamait « Au Nègre Joyeux » et qu’une affiche représentait une aristocrate servie par un domestique (un esclave ?) noir. Bref, cette vision permanente de l’histoire de la France était insupportable : c’était « une présence insultante et blessante » qui évoquait « les crimes de l’esclavage » selon les communistes à l’origine de l’initiative. Qu’on se rassure : ces censeurs soucieux de cacher les traces d’un passé ni reconnu, ni affronté, ont le goût de la culture. La fresque condamnée ira donc dormir dans un musée où le nègre joyeux ruminera sa tristesse.
Michel Schifres
mschifres@lopinion.fr

 

A propos kozett

Deux phénomènes peuvent amener à une manipulation dans la prise en compte des informations par notre conscience : --> Le mirage qui voile et cache la vérité derrière les brumes de la sensiblerie et de la réaction émotionnelle. --> L’illusion qui est une interprétation limitée de la vérité cachée par le brouillard des pensées imposées. Celles-ci apparaissent alors comme plus réelles que la vérité qu’elles voilent, et conditionnent la manière dont est abordé la réalité … A notre époque médiatisée à outrance, notre vigilance est particulièrement requise !
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