La pauvreté en France

Aphadolie – 28/09/2017 – 

Pauvreté France - 1
Notre société est loin d’être idyllique. Les inégalités se creusent, le chômage progresse, le nombre de personnes démunies augmente, et leurs conditions de vie s’aggravent. Si ces réalités sont dures à entendre pour certains, elles sont très concrètes pour des millions de Français. Les chiffres suivants ont été extraits de différentes études menées par l’Insee, la Fondation Abbé Pierre, le collectif Les Morts de la Rue et le média Le Dauphiné.
Entre 4,9 et 8,5 millions de personnes sont considérées comme pauvres
Pour l’Insee, une personne est pauvre si son niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vie médian de la population française, soit 1 000 euros mensuels par personne. Le chiffre 4,9 millions correspond au seuil de pauvreté à 50 % du revenu médian et 8,5 millions à celui de 60 %, selon les données 2013 de l’Insee. 8,5 millions revient à environ 14 % de la population française. Quoi qu’il en soit, ces chiffres sont accablants…
Homme mendiant - Homme riche
Les inégalités sociales se creusent en France
Plus de 800 000 personnes en plus sous le seuil de pauvreté en 4 ans
Entre 2008 et 2012, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (à 60 % du revenu médian) a augmenté de 800 000 personnes. Entre 2004 et 2013, le nombre de pauvres s’est accru d’1 million de personnes (à 50 % du revenu médian). Cette forte augmentation est largement due à la progression du chômage.
3 Français sur 4 jugent leur pays inégalitaire
Et il est même très inégalitaire pour 28 % d’entre eux. 76 % des personnes interrogées par la Fondation Abbé Pierre « estiment qu’il est difficile de trouver la place souhaitée ou méritée au sein de la société française ». Dans l’ordre de gravité, l’inégalité face à l’emploi arrive première pour les personnes interrogées (61 %), avant l’accès aux soins (58 %) et le logement (51 %).
Homme mendiant - Femme riche
Paupérisation des classes moyennes : 600 000 pauvres de plus en dix ans
La France compte entre 5 et 8,9 millions de pauvres selon la définition adoptée. Entre 2005 et 2015, le nombre de personnes concernées a augmenté de 600 000 personnes au seuil à 50 % et de près d’un million au seuil à 60 %. Principalement sous l’effet de la progression du chômage.
La France compte cinq millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie   médian  et 8,9 millions si l’on utilise le seuil à 60 %, selon les données 2015 (dernière année disponible) de l’Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 8,0 % et dans le second de 14,2 %. Au cours des dix dernières années (2005-2015), le nombre de pauvres a augmenté de 600 000 au seuil à 50 % et d’un million au seuil à 60 %. Le taux de pauvreté s’est élevé de 0,5 point au seuil à 50 % et de 0,9 point au seuil à 60 %.
La pauvreté a fortement progressé à partir de 2008 avec l’accentuation des difficultés économiques liées à la crise financière. Entre 2008 et 2012, le nombre de pauvres, au seuil à 50 % comme à 60 %, a augmenté de 810 000. Le taux de pauvreté à 50 % s’est élevé de 7,4 à 8,5 %, celui à 60 % de 13,2 à 14,2 %. Depuis 2012, le taux et le nombre de pauvres stagnent. Cette stagnation est trompeuse, car la crise s’étend pour partie aux couches moyennes. Le niveau de vie   médian de 2015 reste inférieur à ce qu’il était en 2011. Or le seuil de pauvreté est calculé en fonction du niveau de vie médian. Ce mode de calcul fait que, pour un même revenu, des personnes comptabilisées comme pauvres en 2011 ne le sont plus en 2015. 
Famille en désespoir
Un avenir incertain
Les années 2000 et 2010 constituent un tournant de notre histoire sociale. La pauvreté avait fortement baissé des années 1970 au début des années 1990. Depuis, on n’assiste pas à une explosion de la pauvreté, mais à l’inversion d’une tendance historique. Plus que l’augmentation du nombre de pauvres – même si elle est loin d’être négligeable – c’est surtout ce changement d’orientation qui est marquant. La pauvreté est mesurée de façon relative au niveau de vie  médian. L’écart se creuse entre les plus pauvres et les couches moyennes si l’on raisonne à moyen terme.
Il ne reste plus qu’à espérer que le modeste retournement auquel on assiste depuis la fin 2015 se traduise concrètement dans les chiffres de la pauvreté. Compte tenu de l’ampleur de la dégradation enregistrée depuis le début des années 2000, il faudrait un mouvement beaucoup plus important et durable, ne serait-ce que pour revenir à la situation qui prévalait au milieu des années 2000 avec un taux de pauvreté à 50 % inférieur à 7 %.
Beaucoup dépendra de l’impact des politiques économiques et sociales mises en œuvre. Ainsi, par exemple, la baisse des allocations logement va avoir pour effet direct d’accroître le nombre de personnes pauvres. À plus long terme, l’évolution de la pauvreté dépendra pour une grande partie de l’emploi et des conditions dans lesquelles ces emplois s’exercent. Autrement dit, de la façon dont sera partagée la richesse créée. La multiplication de postes sous-rémunérés n’aurait pour effet que de transformer la pauvreté, en développant la pauvreté laborieuse.

 

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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