En déplacement à Saclay, dans l’Essonne, le chef de l’Etat a annoncé à la place la création d’un « pôle d’excellence autour de deux ensembles universitaires »
LE MONDE | 26.10.2017 | Par Camille Stromboni
Le président de la République Emmanuel Macron à Saclay, le 25 octobre. ETIENNE LAURENT / AFP
La page est définitivement tournée. Le projet d’un « Cambridge » à la française, unissant tous les fleurons de notre enseignement supérieur dans une seule grande université, au cœur de Saclay, est enterré.
Lors d’un déplacement sur le plateau francilien, mercredi 25 octobre, Emmanuel Macron a acté le schéma qui circulait depuis plusieurs semaines : la cohabitation de deux pôles distincts avec, d’un côté, un ensemble baptisé « université Paris-Saclay », avec l’université Paris-Sud en son sein, et, de l’autre, une alliance d’écoles autour de l’Ecole polytechnique.
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Le président de la République a dressé la feuille de route de ce « cœur battant de la science française ». « Une grande partie des réponses aux défis contemporains vient d’ici », a défendu le président, soulignant la nécessité de « gagner la bataille de l’intelligence » et « d’être à la pointe de l’excellence scientifique ». Onze mille enseignants-chercheurs, 76 000 étudiants, 400 brevets par an… la surface scientifique du site a de quoi impressionner, représentant entre 15 % et 20 % du potentiel de recherche français.
Complexité
Mais la complexité de rapprocher la vingtaine d’établissements présents et les réticences de certains à se fondre dans un modèle commun – au premier rang desquels l’Ecole polytechnique (Le Monde du 24 octobre) – ont mené le projet institutionnel dans l’impasse. La Cour des comptes jugeait déjà le projet « au point mort » en février, alors que plus de cinq milliards d’euros ont été engagés depuis dix ans – dont 700 millions sur le projet scientifique.
Le chef de l’Etat a préféré jouer l’apaisement, remisant dans le passé les « résistances »