Prescrire actualise son bilan des médicaments qui sont à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options parce que leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes leurs utilisations.
Pour la cinquième année consécutive, Prescrire publie un bilan « des médicaments à écarter pour mieux soigner ». Ce bilan recense des cas flagrants de médicaments plus dangereux qu’utiles, à écarter des soins. L’objectif est d’aider à choisir des soins de qualité, pour d’abord ne pas nuire aux patients et pour éviter des dégâts.
L’évaluation par Prescrire de la balance bénéfices-risques d’un médicament dans une situation donnée repose sur une procédure rigoureuse : recherche documentaire méthodique et reproductible, détermination de critères d’efficacité pertinents pour les patients, hiérarchisation des données scientifiques selon leur niveau de preuves, comparaison versus traitement de référence, prise en compte des effets indésirables et de leur part d’inconnues.
En 2017, le bilan porte sur les médicaments analysés dans Prescrire durant sept ans, de 2010 à 2016.
Cette analyse a recensé 91 médicaments (dont 82 commercialisés en France) dont la balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes les situations cliniques pour lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l’Union européenne.
En situation d’impasse thérapeutique dans une maladie grave, il n’est pas justifié d’exposer les patients à des risques graves, quand l’efficacité clinique n’est pas démontrée. L’utilisation de certains de ces médicaments dans le cadre d’une recherche clinique peut être acceptable, mais à condition d’informer les patients des inconnues sur la balance bénéfices-risques et d’une utilité de l’évaluation. Dans les autres cas, mieux vaut se concentrer sur des soins utiles pour aider le patient à supporter l’absence d’option capable de changer le pronostic ou d’améliorer sa qualité de vie au-delà de l’effet placebo. ©Prescrire 1er février 2017
Cette annonce aurait dû secouer le monde médical. Les autorités sanitaires auraient dû prendre au plus vite des mesures pour retirer ces poisons du marché. Et pourtant… Parmi la centaine de mises en garde lancées par la revue entre 2013 et 2016, seuls une dizaine de médicaments ont fait l’objet d’une suspension ou d’un retrait du marché. Vous verrez qu’à ces pilules toxiques, il existe des alternatives a la fois sûres et naturelles.
« Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2017 » Rev Prescrire 2017 ; 37 (400) : 137-148. (pdf, accès libre)