Remèdes « ringards » contre l’anxiété

Pure Santé – 01/11/2017 – Gabriel Combris –
Plus la technique avance, plus il semble que le stress, la détresse, l’anxiété deviennent les incontournables compagnons de la « société du progrès ». Cette société où le « bonheur c’est d’avoir, d’en avoir plein nos armoires » comme dit le chanteur Alain Souchon, est aussi celle des armoires… à pharmacie, bourrées de tranquillisants.
En France, pour la seule année 2010, ce sont 134 millions de boîtes de Valium, Xanax, Lexomil, Lysanxia etc. qui ont été vendues. Et devant les risques qu’entraîne un tel niveau de consommation, pardon, mais il n’y a aucune raison de rester « tranquille » :
– Une étude canadienne publiée en 1987 a mis en évidence que l’utilisation de benzodiazépines de façon régulière pendant une période de trois mois ou plus« favorise la dépendance pharmacologique ».
– Une étude publiée récemment dans le British Medical Journal montre que, chez les plus de 66 ans, une consommation de ces molécules pendant plus de 3 mois augmente de 51 % le risque de développer une maladie d’Alzheimer.
Ces médicaments doivent être normalement utilisés sur une période n’excédant pas 3 mois pour les anxiolytiques et 4 semaines pour les hypnotiques. Or, en France, la durée moyenne de ces traitements est de… 7 mois
Dans une publication de 2016, le Dr Daniel Kripke, de l’Université de Californie (San Diego), s’est appuyé sur les dernières informations relatives à l’épidémie croissante de surdoses aux États-Unis, et huit nouvelles études épidémiologiques. Verdict : « Les hypnotiques semblent être causalement liés à des maladies graves et des décès prématurés du cancer, des infections graves, des troubles de l’humeur, des blessures accidentelles, des suicides et des homicides. »
Pour faire simple, on peut se contenter de citer la conclusion de son étude : « L’utilisation de médicaments hypnotiques est associée à un risque grandement accru de mortalité toutes causes confondues. »
La consommation de tranquillisants, c’est du très sérieux. Maintenant, ce n’est pas le tout d’enfoncer des portes ouvertes. Le problème est connu depuis longtemps, mais faisons-nous vraiment tout pour envisager d’autres pistes de soin pour retrouver la sérénité ?
J’ai déjà écrit une lettre sur les remèdes naturels contre l’anxiété (vous pouvez la retrouver ici), mais je voudrais aujourd’hui vous parler d’une étonnante expérience menée en Islande.
Il se peut qu’après l’avoir lue, vous disiez : « mais c’est simple comme bonjour ! » Et pourtant…
Anxiolytiques pour tous !
Nous voici donc à Reykjavik, la capitale islandaise, à la fin des années 90. À cette époque, une série d’enquêtes sociales met au jour la dérive des jeunes Islandais : plus de 40 % des ados de 15 et 16 ans déclarent avoir bu au cours du mois précédent, un sur quatre fume et 17 % reconnaissent avoir déjà consommé du cannabis – un des taux les plus élevés d’Europe à l’époque.
L’ambiance dans les rues est apocalyptique, comme le note un témoin : « Quiconque se promenait dans Reykjavik le vendredi ou le samedi soir aurait eu peur ! Les adolescents déambulaient ivres, agressifs, ils étaient bruyants… Cela semblait même dangereux. Toute la société s’est inquiétée, pas seulement les parents» Devant une telle situation, il y avait bien sûr la solution Grosse Bertha : anxiolytiques pour tout le monde, des petites pilules pour aider les jeunes à passer leur crise d’adolescence. Royal au bar, c’est le gouvernement qui régale !
Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Les autorités ont préféré un programme fondé sur l’exigence et le rétablissement d’une plus grande proximité des parents avec leurs enfants. D’abord, le gouvernement a commencé à engager des mesures répressives, avec l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs, le report de la majorité de 16 à 18 ans, l’interdiction de vente de tabac et d’alcool aux mineurs etc.
Voilà pour la partie « punition ».
Et dans le même temps, tout a été fait pour que parents et enfants retrouvent le bonheur du temps passé ensemblePour les y inciter, chaque famille s’est vu attribuer une enveloppe annuelle de 35.000 couronnes (environ 300 euros) par enfant de 6 à 18 ans pour l’exercice d’une activité extra-scolaire.
Parents et enfants se sont mis à pratiquer ensemble des activités extérieures (pêche, football, bowling, course etc.). À retrouver le plaisir de vivre ensemble et non plus à côtéPrès de vingt ans après le début de ce programme, le pourcentage des jeunes déclarant avoir bu au cours du mois précédent a chuté à 5 %, les fumeurs réguliers sont seulement 3 % et 7 % avouent avoir consommé du cannabis ! Passer du vrai temps ensemble, voilà tout ce qu’ont fait des pères et des fils, des mères et des filles.
Dérisoire, en apparence ?
Peut-être pas tant que ça, à notre époque où la connexion permanente – à un écran, à un métier, à un réseau social – fragilise la relation avec ceux qui nous sont les plus proches. Dîner en famille, parler de sa journée, faire de l’exercice physique, cultiver le beau, le dépassement de soi, les amitiés sincères etc., tous ces remèdes tout simples en apparence obtiennent sur l’anxiété, le stress et la confiance en soi des résultats formidables. Ils permettent de retrouver la présence à sa vie.
Et pour conclure avec des remèdes plus concrets, je vous propose un « Top 6 des plantes anti-anxiété » que je viens de dénicher dans l’excellente revue Plantes & Bien-ÊtreOn y retrouve notamment une de mes plantes préférées, l’éleuthérocoque, qui provoque une sensation de bien-être mental expliqué par un effet inhibiteur de la monoamine-oxydase, une molécule également ciblée par certains antidépresseurs.

A propos werdna01

Hors des paradigmes anciens et obsolètes, libérer la parole à propos de la domination et de l’avidité dans les domaines de la politique, de la religion, de l’économie, de l’éducation et de la guérison, étant donné que tout cela est devenu commercial. Notre idée est que ces domaines manquent de générosité et de collaboration.
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