En Vrac – Corée / Syrie

60 000. C’est le nombre de personnes sur liste d’attente, en Corée du Sud, pour rencontrer les membres de leur famille restés en Corée du Nord. Ces réunions se font au compte-gouttes entre les deux pays : entre 2000 et 2007, seize rencontres ont été organisées sur un rythme d’environ deux à trois par an. Le dialogue rétabli entre les deux Corées à l’occasion des Jeux olympiques pourrait déboucher vers l’organisation d’une nouvelle rencontre.

En Syrie, le calvaire sans fin des civils assiégés. Au moins 24 personnes ont été tuées dans de nouveaux bombardements du régime dans la région rebelle de la Ghouta en Syrie. BASSAM KHABIEH / REUTERS

Assiégée depuis 2013 par le régime syrien et touchée par de graves pénuries de nourriture et de médicaments, la Ghouta orientale a été mardi la cible de nouveaux bombardements meurtriers. Au moins 24 personnes, dont 10 enfants, ont péri dans des raids et tirs de l’armée syrienne et de son allié russe. Fin 2017, un rapport de l’ONU notait déjà que les enfants vivant dans cette région rebelle située en lisière de la capitale syrienne, Damas, étaient ceux qui payaient le plus lourd tribut en termes de santé. Ainsi que le rappelle le journal libanais The Daily Star, 12 % des enfants de moins de 5 ans y connaissent des problèmes sévères liés à un manque d’alimentation et des cas de décès dus à la malnutrition ont été enregistrés. Le conflit, qui entre dans sa septième année, a fait plus de 340 000 morts et provoqué une grave crise humanitaire.

Ces dernières semaines, les offensives de l’armée syrienne se sont aussi intensifiées dans la région d’Idlib, dernier grand bastion rebelle de l’Ouest syrien. Le journal libanais L’Orient-Le Jour a pu interviewer des habitants de cette région, qui témoignent d’un exode massif des civils, pris sous le feu. Ils se dirigent notamment vers la frontière turque, qui leur est fermée. « Face à l’afflux de déplacés, des conseils locaux se mettent en œuvre pour accueillir un maximum de personnes en les logeant dans des appartements inhabités », indique le journal. « Hier, il y a eu des bombardements à 500 mètres de moi, témoigne un habitant. A chaque fois, notre maison tremble terriblement. Si quelqu’un survit au bombardement de sa maison, deux jours plus tard, il va la reconstruire. Nous n’avons pas le choix. »

Dans ce contexte de violences, le sort des réfugiés déjà installés au Liban voisin n’est pas plus enviable. Selon le quotidien de Londres The Times, les responsables de l’agence des Nations unies pour les réfugiés estiment que l’année 2017 a été la plus difficile pour le million de Syriens qui ont fui la guerre civile et trouvé refuge au pays du Cèdre ; certains sont en exil depuis cinq ans. Près de 60 % d’entre eux vivent dans un état d’extrême pauvreté et beaucoup redoutent un nouvel hiver dans les camps de tentes.

Le Monde 10 janvier 2018